Sotchi, station balnéaire, chère aux dignitaires russes est plutôt connue pour son climat subtropical. Et c'est pourtant cette ville qui a été choisie pour les prochains jeux olympiques d'hiver. L'organisation de ces Jeux représente pour Vladimir Poutine, "le plus grand événement de l'histoire post-soviétique".
Le président russe s'est donc impliqué personnellement pour faire de cet événement une réussite. Ni l'argent, ni la situation géographique de Sotchi au milieu du dangereux Caucase, ni même le respect des droits de l'homme ne semblent arrêter Poutine dans sa volonté de démontrer que la Russie joue dans la cour des grands.
Vladimir Poutine va-t-il réussir son pari? Après les trois attentats qui ont frappé Volgograd fin 2013, Geopolitis décrypte les enjeux de ces premier JO sur territoire russe depuis l'effondrement de l'URSS.
L'invité: Nicolas Hayoz, professeur à l'Université de Fribourg.
L’organisation des Jeux olympiques est une occasion unique de promouvoir son pays. Les Jeux de Sotchi en sont un nouvel exemple. Il suffit pour s’en convaincre d’apprécier les moyens déployés par le gouvernement russe pour faire parler de ces Jeux. Mais le coup de projecteur induit par les JO permet également à d’autres voix de se faire entendre. Beaucoup d’entraves aux droits humains ont notamment été dénoncées. Elles viennent assombrir le tableau idyllique que cherchent à présenter les autorités.
Une flamme olympique en orbite
C’est un événement inédit qui a marqué les esprits à moins de 100 jours de l’ouverture des Jeux. Le 7 novembre 2013, la torche olympique était placée à bord d’un vaisseau Soyouz qui décolla en direction de la station spatiale internationale. Les images ci-dessous ont été publiées sur la chaîne Youtube officielle des Jeux de Sotchi. On y trouve déjà des centaines de vidéos. (2 min 35 sec)
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Projet Sotchi
C’est le titre d’un web-documentaire réalisé par Rob Hornstra, photographe, et Arnold van Bruggen, écrivain et réalisateur. Ils y dressent le portrait contrasté de la capitale olympique située dans une région instable et proche des zones les plus pauvres du pays. La vidéo ci-dessous présente le projet en moins de deux minutes. Pour découvrir tous les contenus, rendez-vous sur le site de The Sochi Project. (en anglais)
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Le prix humain des préparatifs
Human Rights Watch a investigué notamment sur la situation des habitants de la région de Sotchi ainsi que sur les conditions de travail sur les chantiers. L’ONG dénonce des expulsions forcées, des démolitions de maisons et l’exploitation des travailleurs. (6 min 31 sec) (sous-titré en français) Pour en savoir plus sur ces questions, rendez-vous sur ce site spécial réalisé par Human Rights Watch. (en anglais)
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La loi anti-gay fait polémique
La polémique a éclaté à quelques mois de l’ouverture des Jeux de Sotchi suite à l’adoption d’une loi qui interdit la propagande homosexuelle devant les mineurs. Retour sur cet épisode controversé avec ce reportage de Paul Gypteau pour l’AFP. (2 min 31 sec)
Cette vidéo publiée par l’organisation de défense des droits humains Amnesty International ne fait pas directement référence aux Jeux de Sotchi. Elle évoque la façon dont les atteintes aux droits de l’hommes sont cachées en Russie. (46 sec)
Nicolas Hayoz est professeur associé de science politique au Département des sciences sociales de l’Université de Fribourg. Il a obtenu son doctorat à l’Université de Genève. Il étudie depuis quinze ans les processus de transformation en Europe de l’Est, notamment les changements politico-économiques en Russie et dans le Sud-Caucase. Il est directeur de l’institut interfacultaire de l’Europe orientale et centrale. Depuis 2007 et 2009 Nicolas Hayoz dirige deux programmes de promotion de la recherche en sciences sociales dans les Balkans de l’Ouest (Regional Research Promotion Programme) et dans le Sud-Caucase (Academic Swiss Caucasus Net), voir détails ci-dessous.
Il vient de publier avec Christian Giordano l’ouvrage collectif "Informality in Eastern Europe. Structures, Political Cultures and Social Practices" (Berne, Peter Lang). Avec Leszek Jesien et Daniela Koleva il est également l’auteur de "989 in Central and Eastern Europe: Implications and Meanings Twenty Years later"(Bern: Peter Lang, 2011.)
ASCN (Academic Swiss Caucasus Net; www.ascn.ch) - Le programme ASCN vise à renforcer les sciences sociales et humaines en Arménie et en Géorgie par la promotion de la nouvelle génération de chercheurs locaux. Les jeunes chercheurs de la région sont soutenus par le biais de projets de recherche et de formations en méthodologie. Ils bénéficient également d’un programme de bourses en Suisse et à l’étranger et participent à des conférences internationales organisées par ASCN. L’accent est mis sur la promotion de jeunes talents qui, grâce à l’expérience acquise par le biais du programme ASCN, renforcent leur intégration dans les réseaux scientifiques internationaux. Le programme ASCN est coordonné par l’Institut interfacultaire de l’Europe orientale et centrale de l’Université de Fribourg ; il est financé par la fondation Gebert Rüf (Bâle).
RRPP (Regional Research Promotion Programme; http://www.rrpp-westernbalkans.net) - Le programme RRPP vise à soutenir et promouvoir les sciences sociales dans les Balkans de l’Ouest (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Serbie). Les chercheurs locaux sont soutenus par le biais de projets de recherche et de formations méthodologiques et thématiques. Le dialogue entre le monde académique et le monde politique est également encouragé. Le programme RRPP permet aux chercheurs des Balkans de l’Ouest de renforcer leurs réseaux scientifiques au niveau régional et international, notamment dans le cadre de conférences organisées par le programme. Le programme RRPP est coordonné par l’Institut interfacultaire de l’Europe orientale et centrale de l’Université de Fribourg Il est entièrement financé par le Direction du Développement et de la Coopération (DDC), Département fédéral des affaires étrangères
L'éditorial
Pas de sport sans politique: la règle est d’autant plus marquée lors des Jeux Olympiques. Le choix des sites, mais aussi l’approche des jeux favorisent les pressions politiques et les menaces de boycott qui s’inscrivent dans une dimension géopolitique. L’occasion la plus marquée de l’expression de ses tensions fut certainement les JO de Moscou, en 1980, boycottés par de nombreux pays occidentaux pour manifester leur opposition à l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques.
Des JO d’hiver exemplaires
En février 1968, la France accueille les JO d’hiver à Grenoble. Une opération de prestige qui sera couronnée de succès grâce à la victoire d’un skieur de l’envergure de Jean-Claude Killy. D’ailleurs le Premier ministre Georges Pompidou ne s’y est pas trompé: avec son épouse, il rend visite aux médaillés olympiques de la 1ère semaine des Jeux, comme en témoignent ces images des actualités françaises.
Pour marquer leur opposition à l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, les Etats-Unis menacent de boycotter les JO à Moscou de 1980. Dans ce document, le vice-président Walter Mondale envisage de soutenir l’organisation dans une autre ville, comme par exemple Munich ou Montréal.
La Suisse doit-elle boycotter les JO de Moscou ? Sur le plateau de Table ouverte, les avis sont tranchés entre Roger Dafflon, conseiller national du Parti du travail et maire de Genève, Jean-Claude Favez, professeur d'histoire à l'Université de Genève, François Chaudet, président du mouvement Libertas, Pierre Cordey, éditorialiste à 24 Heures et Pierre Graber, ancien chef du Département des Affaires étrangères. La Suisse participera finalement aux Jeux de Moscou.
Après l’appel du président Carter à boycotter les JO de Moscou, en 1980, quelles sont les réactions des athlètes américains ? Dans ce document du journal de 20 h., les sportifs interviewés se disent tous favorables aux JO et n'accepteront la décision de CARTER que si elle se révèle nécessaire au pays.
En 2007, le président russe Vladimir Poutine veut absolument obtenir les Jeux olympiques d'hiver de 2014 pour la ville de Sotchi. Il fait alors appel à l'ancien skieur vedette suisse Bernard Russi, architecte le plus réputé des pistes de descente. Russi se rend en visite dans cette station du Caucase russe en avril et y délivre un message très flatteur, qui sera déterminant: en juillet de la même année, le CIO attribue les jeux à Sotchi.