Il s'agit là d'une question passionnante, mais à laquelle la science, à l'heure actuelle tout du moins, ne peut pas répondre avec certitude. Pourquoi? Parce qu'il n'y a aucune trace qui aujourd'hui peut témoigner des premiers élans de la vie sur Terre. Néanmoins, on suppose que la vie est apparue sur Terre il y a environ 4 milliards d'années. Avant cela, les éventuels premiers essais ont très sûrement été contrariés par les pluies météoritiques très abondantes à l'époque. A quoi ressemblaient ces premières formes de vie? On en est réduit à des hypothèses. Et les spécialistes sont partagés. La vie a cette extraordinaire capacité de se reproduire, de se prolonger de génération en génération. De quoi un individu a-t-il fondamentalement besoin pour engendrer une descendance? D'une part, il a besoin d'un code, d'une information qui décrive les détails de son espèce et qui permette de construire un nouvel individu. C'est le rôle de l'ADN, du code génétique, que de porter cette information. Mais ce code, cette recette biologique n'est rien si elle ne peut compter sur des cuisiniers pour la préparer. C'est là le rôle des protéines. En clair, l'ADN ne peut pas se répliquer et ainsi conduire à la constitution d'un nouvel individu sans les protéines. A l'opposé, les protéines ne peuvent répliquer un individu sans le code génétique. Nous voilà donc devant une question abyssale. De la même façon que l'on se demande qui était le premier de l'oeuf et de la poule, on se demande qui était le premier de l'ADN ou des protéines. Une façon possible d'échapper à cette contradiction est d'imaginer qu'au commencement de la vie, un acide nucléique du type de l'ADN avait les qualités qui caractérisent certaines protéines. Or une telle molécule existe: il s'agit de l'ARN, un proche parent de l'ADN. Il est donc possible que la première molécule "vivante" ait ressemblé à un ARN. Mais une fois encore ce n'est là qu'une hypothèse.