Comme toutes les nouvelles technologies, le génie génétique appliqué aux végétaux provoque des inquiétudes. Pourtant lorsqu’elle est utilisée avec prudence et intelligence, la technologie des OGMs peut être très utile en agriculture. Un des avantages majeurs des OGMs est qu’il est possible de greffer un seul gène nouveau dans une plante sans affecter ses propriétés et de lui conférer ainsi une propriété nouvelle utile. Il est ainsi possible d’insérer un gène conférant une résistance accrue aux ravageurs, aux champignons, aux bactéries pathogènes ou aux virus ou encore d’introduire un gène qui rend la plante plus tolérante à la sécheresse ou au froid. Pour certaines applications cela permet en principe de diminuer l’utilisation des pesticides et fongicides qui polluent l’environnement. Dans ce sens l’utilisation des OGMs peut s’inscrire dans une démarche écologique. Aujourd’hui les OGMs utilisés en agriculture se limitent à deux types: les premiers contiennent un gène conférant la résistance au glyphosate (round-up), un herbicide qui a été commercialisé par la multinationale Monsanto. Ces plantes transgéniques peuvent être traitées à l’herbicide ce qui élimine toutes les mauvaises herbes mais pas la plante transgénique qui est résistante à l’herbicide. Le deuxième type d’OGM commercialisé contient le gène Bt, un gène provenant d’une bactérie dont le produit agit comme une toxine spécifique contre certains prédateurs, par exemple la pyrale du maïs qui détruit la plante de l’intérieur et qui est difficile à combattre. L’une des critiques qui a été faite à l’utilisation des plantes Bt résistantes est que la présence de la toxine pourrait compromettre des équilibres naturels. Il y a eu beaucoup d’études à ce sujet sans que l’on puisse démontrer que ces plantes posent un problème sérieux à l’environnement. En revanche une étude récente a montré que certains maïs non-transgéniques contiennent des taux alarmants de mycotoxines cancérigènes produites par des pathogènes alors que le maïs transgénique Bt résistant n’en contient pas. Il y a maintenant plus de vingt ans que l’homme a créé les premières plantes transgéniques. Les surface cultivées d’OGMs n’ont cessé de croître et jusqu’à ce jour il n’y aucune évidence scientifique qui démontrerait que ces plantes présentent un danger pour l’homme. Malheureusement les débats sur les OGMs ne sont pas toujours basés sur des arguments rationnels et prennent souvent une tournure émotionnelle. Certes il convient d’être vigilant et de tester rigoureusement toute nouvelle plante transgénique avant sa commercialisation. En particulier il faut s’assurer que ces plantes ne provoquent pas d’allergies parmi les consommateurs. Notre société a besoin d’un débat ouvert et constructif où les avantages et désavantages des OGM seraient examinés sans préjugés idéologiques en se basant sur des faits réels et sur l’expérimentation scientifique.