Au risque de déplaire à notre internaute, nous pouvons affirmer d’entrée que les cellules vivantes, qu’elles soient humaines, animales ou végétales, ne contienne pas deux atomes de cristal !

Premièrement, levons toute ambiguïté : un cristal est un assemblage d’atomes qui sont ordonnés de manière très régulière et répétitive dans l'espace. Les atomes peuvent être identiques, comme dans le diamant qui ne contient que des atomes de carbone, ou différents, comme dans le sel de cuisine qui contient des atomes de sodium et des atomes de chlore. Mais en aucun cas il n'existe des « atomes de cristal » !

En revanche, on trouve dans certaines cellules vivantes des cristaux de très petite dimension (tailles proches du millionième de millimètre), qui peuvent avoir un rôle à jouer dans le fonctionnement de l'organisme qui les abrite.

Par exemple, certaines bactéries, dites « magnétotactiques », contiennent des nanocristaux de magnétite (FeO), un oxyde de fer qui se comporte comme un petit aimant ; ces bactéries, que l’on retrouve dans les milieux aquatiques naturels, sont capables de s’orienter selon les lignes de force du champ magnétique terrestre.

Il est par ailleurs postulé que des nanocristaux de magnétite seraient également présents dans le cerveau des pigeons voyageurs, ce qui leur permettrait de retrouver leur chemin grâce à leur perception du champ magnétique terrestre. Ces nanocristaux sont en quelque sorte les « boussoles » de l'organisme.

Dans un autre registre, il est possible d'extraire les protéines ou l'ADN contenus dans les cellules vivantes; ces macromolécules ne sont pas cristallines lorsqu'elles sont présentes dans les cellules (elles sont simplement en solution dans le liquide intracellulaire). Lorsqu'on arrive à extraire ces molécules et les séparer, il est alors possible de les faire cristalliser pour étudier leur structure intime ; ce travail d’extraction, d’isolation, de purification, et de cristallisation qui précède l’analyse de leur structure intime peut parfois prendre des années avant d’obtenir un échantillon adapté aux conditions et contraintes d’analyse. C’est par exemple grâce à l’analyse des caractéristiques cristallines de l'ADN que la chercheuse britannique Rosalind Franklin a pu déterminer pour la première fois en 1953 la structure de cette molécule du vivant qui a valu ensuite le Prix Nobel à Francis Crick et James Watson.