Bonjour Incognito,

Comme vous le savez, un oiseau posé sur l'un des deux câbles d'une ligne électrique n'est pas électrocuté car le circuit n'est pas complet puisque l'oiseau ne touche ni l'autre câble ni la terre; il n'y a donc pas de différence de potentiel électrique entre les deux pages contacts de l'oiseau avec la ligne et, de plus, le courant choisissant toujours le chemin le plus facile, il suit le câble plutôt que les  pattes de l’animal qui sont peu conductrices.

Parfois des oiseaux sont quand même électrocutés, il semble même que le nombre de victimes n'est pas négligeable. Il s'agit généralement de grands oiseaux comme des cygnes, des grues, des pélicans ou des grands rapaces. Par exemple, l’association France nature environnement présente sur son site le cas du balbuzard pêcheur qui s'électrocute en apportant des poissons humides dont l'eau qui s'écoule peut créer un contact en les deux pôles de la ligne.

Le site Bird Electrocution explique aussi que de grands rassemblements d'oiseaux, par exemple de vautours, peuvent entraîner des électrocutions. On peut aussi citer le cas où un oiseau touche simultanément une ligne et la branche d'un arbre (contact avec la terre).

La construction de grands nids peut aussi entrainer des électrocutions surtout par temps humide et sachant que certains oiseaux incorporent des fils électriques dans la construction de leurs nids.

Il y a aussi des études qui démontrent que des tas d’excréments d'oiseaux peuvent au final créer un "contact" entre les polarités et entraîner des arcs électriques. D'autres études montrent que des espèces d’oiseaux ont tendance à déféquer au moment de l'envol avec des quantités de matière humide non négligeables, ce qui causerait aussi des électrocutions.

Pour info, un article d'un site anglophone.

On peut aussi préciser que les collisions sur des lignes peu visibles sont un autre facteur de mortalité comme le montre une étude de l'université de Barcelone.

Une autre étude espagnole conclut que l'un des principaux facteurs d'électrocution dépend du type de pylône.

Selon Joan Real, "la menace que représente un pylône dépend de sa conception électrotechnique et des caractéristiques naturelles qui l'entourent. Si nous appliquons le modèle prédictif, nous pouvons corriger les lignes électriques de manière plus efficace sans avoir à appliquer des mesures à des tronçons entiers du réseau de transport." Le modèle permet de sélectionner et d'agir sur les pylônes les plus dangereux et de les corriger efficacement. Selon Joan Real, l'application de mesures de correction "à seulement 6% des pylônes les plus dangereux pourrait réduire la mortalité des oiseaux jusqu'à 70%."

Une compagnie espagnole a d’ailleurs été poursuivie pour l'électrocution d'oiseaux, comme le révèle le journal anglais The Guardian.

Pour ce qui est d'un arc électrique qui pourrait se former avec un oiseau, un rapport du gouvernement américain nous apporte une part de réponse. Selon celui-ci, les conducteurs sont suffisamment espacés pour ne pas poser de problème d'électrocution par arc électrique aux oiseaux sur les lignes à haute tension. Par contre, sur des lignes à moins haute tension avec des câbles plus rapprochés, cela peut arriver. Une règle de calcul est même proposée pour espacer suffisamment les lignes. Ce document informe également que certaines lignes au Mexique où l'on fait passer une tension plus élevée qu'aux Etats-Unis sont aussi susceptibles de tuer des volatiles par arcs électriques.

Par contre, nous n'avons pas  trouvé d'indication plus précise sur le cas d'un oiseau positionné entre une ligne et un poteau (sans contact avec ni l'un ni l'autre).

Vous trouverez aussi ici une réponse à une question similaire posée il y a quelques années.