Depuis la nuit des temps, l’attribution d’un nom et d’une formule brute à une substance chimique a donné lieu à de nombreuses et profondes réformes. Au Moyen-Âge déjà, certaines substances se voient attribuer par les alchimistes des noms et des symboles propres (p.ex. Aqua Fortis, abbrégé A.F., pour ce que l’on appelle aujourd’hui l’acide nitrique HNO3).

Il faudra cependant attendre la révolution chimique entreprise par Antoine Lavoisier avec d’autres grands noms de la chimie (dont Claude Louis Berthollet et Joseph Black) pour que la science des atomes et molécules se veuille unificatrice et se dote d’une écriture au moyen de symboles chimiques. Les premiers principes de la nomenclature chimique prennent naissance en 1787 avec la Méthode de nomenclature chimique de Lavoisier, qui remplace des terminologies vernaculaires par des noms de molécules basés sur les éléments qui les composent (p.ex. le Vitriol d’Argile devient le sulfate d’alumine, qui s’appelle aujourd’hui le sulfate d’aluminium Al2(SO4)3, mais dont le nom le plus exhaustif est trisulfate de dialuminium).

Aujourd’hui, l’unification est à l’échelle planétaire, et les noms, symboles, formules chimiques sont régis par l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (IUPAC, International Union of Pure and Applied Chemistry), dont le siège mondial est basé à Zürich.

Selon les règles établies par IUPAC, les formules brutes des substances chimiques sont écrites en utilisant les symboles chimiques des atomes et des groupements qui constituent la molécule d’intérêt, dans l’ordre alphabétique et en utilisant des indices numériques pour indiquer le nombre d’occurrence de chaque atome ou groupement dans la molécule. Par exemple, dans le fameux Vitriol d’Argile ou trisulfate de dialuminium Al2(SO4)3, l’atome aluminium est indiqué en premier, il est suivi d’un indice 2 pour souligner le fait que 2 atomes d’aluminium Al sont présents dans la molécule, puis vient le groupement sulfate constitué d’un atome de soufre S entouré de 4 atomes d’oxygène O, suivi d’un indice 3 pour indiquer que trois groupements sulfate sont présents dans la molécule.

Cependant, comme dans les langues, il y a des exceptions qui font état de la complexité et de la diversité de la matière. En l’occurrence, concernant les atomes de carbone C et d’hydrogène H dans les molécules organiques (c’est-à-dire dans les molécules constituées d’un squelette d’atomes de carbone), ceux-ci sont systématiquement écrits au début de la formule brute, dans cet ordre, puis ils sont suivis des autres atomes éventuellement présents, indiqués dans l’ordre alphabétique.