Rien de plus simple! Pour ce faire, il faut disposer d’un récipient extraordinairement résistant, de le soumettre à des champs magnétiques extrêmement intenses et à une pression environ 10'000'000 (10 millions) de fois supérieure à la pression atmosphérique, puis d’accélérer dans ce récipient de minuscules diamants jusqu’à une vitesse plus élevée que 100'000 kilomètres/heure (environ 25-30 kilomètres par seconde) pour qu’ils s’entrechoquent. Avec ce dispositif, il est alors possible d’observer le diamant fondre…! Dès que la pression diminue jusqu’à des valeurs acceptables, le diamant en fusion forme à nouveau des cristaux de diamant.

Certes, le dispositif n’est pas à la portée de tout un chacun, et cette expérience est plutôt exotique, mais elle permet de penser qu’il pourrait exister des océans de diamants en fusion sur nos satellites Neptune et Uranus, puisque ces deux planètes seraient soumises à de très intenses pressions et que leur atmosphère serait particulièrement riche en carbone.

Pour les expérimentateurs en herbe qui souhaiteraient vérifier si les bijoux de famille peuvent tout de même fondre dans leur cuisine, les conditions pour transformer le diamant sont beaucoup plus aisées à atteindre: il suffit de chauffer le diamant à environ 700°C (une bonne torche alimentée par du butane permet d’atteindre un maximum de 1900°C) pour observer la transformation. Malheureusement, si l’opération est effectuée à l’air libre (qui contient du dioxygène à raison d’environ 21 %), le diamant brûle et se transforme en dioxyde de carbone CO (l’un des responsables du dérèglement climatique) et en eau (le responsable le plus important de la température "élevée" qui règne sur Terre).

Si, en revanche, nos expérimentateurs remplace l’air ambiant par une atmosphère inerte (exempte de dioxygène), le diamant se transformera, en le chauffant à environ 700°C, en graphite (une forme plus stable, mais nettement moins élégante et de faible valeur marchande). C’est particulièrement utile si l’on souhaite se débarrasser de son stock de diamants pour se convertir à la fabrication de mines de crayon.

Pour information, la température théorique de fusion du diamant à pression ambiante est de plus de 3'550°C, à peine au-dessus de la température de fusion du tungstène (3422°C), un métal particulièrement résistant. Pour ce dernier, étant donné qu’il est extraordinairement difficile à un four (p.ex. un four à induction) d’atteindre des températures supérieures à 300°C, le seul moyen de façonner du tungstène sous forme de pièces mécaniques est de le produire par un procédé dit de "frittage", mais c’est une autre histoire…

Pour aller plus loin : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-neptune-uranus-auraient-bien-manteaux-diamant-53907/#xtor%3DRSS-8