Certaines régions du monde, comme la toundra arctique, sont très riches en nourriture au printemps et en été, mais deviennent inhabitables pour la plupart des animaux en hiver. Mettant à profit leurs phénoménales capacités de déplacement, certains oiseaux préfèrent donc parcourir des milliers de kilomètres chaque printemps pour rejoindre ces régions (avec les dangers que cela implique) et trouver en abondance la nourriture nécessaire à l’élevage de leurs poussins. La concurrence avec le voisinage dans les régions tempérées et la diminution de la prédation dans le Grand-Nord sont des moteurs qui poussent les volatiles à entreprendre leur voyage annuel. L’automne venu, ils effectuent le même trajet en sens inverse.

Sous toutes les latitudes, il existe aussi des oiseaux sédentaires, adaptés pour survivre toute l’année au même endroit, supportant la météo (1), la concurrence et les prédateurs (2).

Et comment font-ils pour trouver leur chemin? Pour trouver leur chemin, les oiseaux migrateurs utilisent les repères principaux suivants: le champ magnétique terrestre (il indique la latitude (3)), les constellations (l’étoile polaire indique le nord), la position du soleil à l’horizon (elle indique l’est le matin et l’ouest le soir) et la polarisation de la lumière solaire dans l’atmosphère (elle indique l’axe nord-sud le matin et le soir (4)).

Certains oiseaux comme les grues voyagent en famille ce qui permet aux jeunes de mémoriser les routes migratoires dès le premier trajet. Les oiseaux volant seuls connaissent la période et la direction de migration de manière innée, mais on pense qu’ils sont aussi capables de mémoriser de repères topographiques qui les aideront à s’orienter lors des trajets ultérieurs. Pour se repérer, il est probable que certains migrateurs utilisent aussi les infrasons (provoqués par les vents de vallées ou les vagues) ou les odeurs (cela concerne quelques espèces seulement car la plupart des oiseaux n’ont pas d’odorat).


(1) Si on ne précise pas la latitude, l’hiver n’est pas un élément déterminant.

(2) Des études très récentes ont montré cela.

(3) Les oiseaux perçoivent la composante verticale du champ magnétique, composante qui les renseigne sur leur latitude mais n’indique pas le nord. Ceci peut théoriquement poser des problèmes près des pôles et à l’équateur.

(4) Il semblerait que la polarisation de la lumière soit l’élément clé dans l’orientation et même l’élément utilisé pour ré-étalonner le système de repérage de l’oiseau. Le matin et le soir, il y a une bande sombre de lumière polarisée qui traverse le ciel dans un axe nord-sud.

(mis à jour le 18.01.11)