La méthode la plus courante pour quantifier la chlorophylle est de l’extraire dans un solvant organique et de déterminer l’absorbance de cet extrait dans un spectrophotomètre. Si des chlorophylles sont produites ou détruites à la suite d'une mise en contact avec une plante allélopathique - qui libère des composés ayant un effet nocif ou bienfaisant sur d’autres espèces dans son voisinage - il serait possible de mesurer la différence de contenu en chlorophylle entre des plantes ayant été mises en contact avec la plante allélopathique et d’autres plantes n’ayant pas été en contact (contrôles).

Pour doser la chlorophylle, par exemple dans un morceau de feuille (qu’on aura préalablement pesé) celui-ci est extrait en le broyant dans de l’acétone à 80% à l’aide d’un pilon et d’un mortier. Les débris sont éliminés par centrifugation, et le surnageant contient la chlorophylle. Pour bien obtenir toute la chlorophylle, il peut être utile d’extraire à nouveau le culot avec de l’acétone 80%, de centrifuger à nouveau, et de combiner les deux surnageants.

Les plantes contiennent deux formes de chlorophylle, a et b. Dans l’acétone, la chlorophylle a présente un maximum d’absorption à 664 nm et la chlorophylle b à 647 nm. L’absorbance (A) de l’extrait est mesurée à 647 nm, 664 nm et 750 nm. La valeur à 750 nm (bruit de fond) est soustraite de celles à 647 nm et 664 nm. Comme les coefficients d’absorption sont connus, il est possible de calculer la concentration dans l’extrait (selon l’équation ci-dessous), et de la rapporter ensuite au volume de l’extrait pour avoir la quantité totale de chlorophylle et, enfin, au poids de feuille qui a été extrait, pour avoir la quantité de chlorophylle par unité de poids frais.

Chl a + b = 19.54 (A647 – A750) + 8.29 (A664 – A750) en nmol/ml.

Référence : Porra, Thompson et Kriedemann (1989) Biochimica et Biophysica Acta, 975 : 384-394