Un trauma acoustique avec du bruit fort (musique forte, par exemple) attaque le fonctionnement de l’oreille interne de façon similaire pour tous les êtres humains. L’énergie acoustique endommage surtout les cellules spécifiques et sensibles de l’oreille interne, c’est-à-dire les cellules ciliées (qui transforment les mouvements liés aux vibrations en électricité) et les cellules du nerf auditif. Principalement, la synapse, qui fait le lien entre la cellule ciliée et la cellule neuronale auditive, est surchargée par la stimulation trop élevée, et il en résulte une interruption de ce lien avec une surdité légère et un acouphène (bruit parasite). C’est réversible, et le lien entre ces cellules de l’oreille interne peut se refaire, ce qui est souvent le cas pour des gens qui ont quelques acouphènes après un concert de rock pour 2 - 3 jours. Si le traumatisme acoustique est plus important, les cellules elles-mêmes peuvent être endommagées et, donc, perdre leur fonction définitivement. Ceci est rarement observé après des concerts, mais plutôt après des explosions de bombes près de l’oreille, par exemple. L’hyperacousie, quant à elle, n’est pas une conséquence classique pour un traumatisme acoustique, et peut avoir plusieurs origines, mais elle n’est pas clairement comprise aujourd’hui. Même si le mécanisme du traumatisme est similaire pour tous les traumatismes, le résultat ne l’est pas, parce que la vulnérabilité de l’oreille aux bruits est inscrite dans nos gènes. La même intensité du bruit ne va donc pas avoir le même résultat d’un individu à l’autre. Ceci est bien illustré chez les souris : il y a quelques familles de souris génétiquement modifiées qui sont complètement insensibles aux bruits forts, et même un traumatisme maximal ne va pas engendrer une perte auditive. Par contre, pour d’autres familles de souris, c’est le contraire: même des bruits de petites intensités vont créer une perte auditive importante et permanente.