La ritaline ® désigne le nom commercial d’un médicament dont le principe actif est le méthylphénidate. Ce médicament peut être proposé pour traiter les principaux symptômes du trouble de l’attention-hyperactivité, à savoir l’impulsivité, l’hyperactivité motrice et l’inattention, en fonction de la gravité et des répercussions sur la personne atteinte.

Le méthylphénidate est en effet un stimulant du système nerveux central, augmentant l’activité des neurones dont le signal dépend principalement de la dopamine (molécule sécrétée par un neurone pour en activer un autre).

Cette question très intéressante pointe le paradoxe du traitement: comment un stimulant peut-il "calmer" une personne avec un trouble de l’attention-hyperactivité? Pour répondre, détaillons l’effet de la substance sur le cerveau en fonction des trois principaux symptômes.

Concernant l’impulsivité, les études récentes sur l’activation cérébrale sous l’effet de méthylphénidate montrent une augmentation de l’activité du cortex médial frontal et du noyau caudé des personnes avec trouble de l’attention-hyperactivité. Ces régions sont impliquées dans l’inhibition des informations non-pertinentes ainsi que dans l’intégration des informations émotionnelles. Leurs activations semblent donc favoriser ces processus attentionnels.

Concernant l’hyperactivité motrice, certaines études suggèrent que le méthylphénidate agit sur des zones du cortex moteur permettant un meilleur contrôle de l’exécution des séquences d’actions ainsi qu’une meilleure planification de l'action auto-générée.

Enfin, concernant l’inattention, les études en neuroimagerie cérébrale identifient à nouveau qu'un effet positif sur l’activation du noyau caudé chez les individus sous méthylphénidate ayant été diagnostiqué avec un ADHD va de pair avec une diminution de l'inattention. En résumé, ces études montrent de façon générale 1) qu’une diminution de l’activation de zones du cerveau  impliquées dans le contrôle du mouvement, l’attention et l’intégration informations/émotions est observé dans le trouble de l’attention-hyperactivité 2) que le méthylphénidate (ritaline ®) stimule l’activation de ces zones.

Rappelons également que si le méthylphénidate ou autres médicaments favorisent l’efficience neuronale de certaines zones cérébrales, elles ne sauraient en elles-mêmes enseigner à l’individu la régulation attentionnelle. Plus encore,  le méthylphénidate ne produit aucune stratégie cognitive pouvant soutenir une meilleure performance, ni ne révèle le repérage des éléments émotionnels qui peuvent perturber le contrôle attentionnel. Ainsi, dans les cas où le pédopsychiatre estime que le méthylphénidate s'avère nécessaire, il est fortement recommandé d’accompagner la prise de médicament par une intervention psychologique appropriée, qui puisse accompagner le sujet à devenir l’agent de ses fonctions attentionnelles.