Le fait que certains accidents (traumatismes crânio-cérébral ou accident vasculaire cérébral) provoquent une paraplégie et d'autres une tétraplégie ou une hémiplégie, est la conséquence de la localisation de la lésion dans le cerveau ou la moelle épinière, et de la manière dont les voies motrices (c'est-à-dire les cellules nerveuses qui transmettent l'information motrice utile au mouvement et à la force) sont touchées.

Schématiquement et pour les situations les plus fréquentes, il est possible de dire que :

- une paraplégie (une paralysie complète ou partielle des deux jambes) est causée par une atteinte de la moelle épinière dans sa moitié inférieure (niveau thoracique inférieur et lombaire) : à ce niveau seules les voies motrices pour les jambes sont présentes. La moelle est souvent touchée dans son entier, ce qui fait que les voies motrices pour la jambe droite et celles pour la jambe gauche vont être touchées entraînant une faiblesse des deux jambes.

- une tétraplégie (paralysie complète ou partielle des deux jambes, du tronc et des deux bras) est causée par une atteinte de la moelle dans sa portion haute (cervicale): à ce niveau la moelle contient les voies motrices non seulement pour les jambes mais également pour les bras entraînant une faiblesse des deux jambes et des deux bras. Cette faiblesse peut être plus ou moins sévère, et toucher les bras partiellement (lésion moins haute de la moelle cervicale) ou totalement (lésion plus haute de la moelle cervicale).

- une hémiplégie (perte de force complète ou partielle d'un côté du corps, donc de la jambe, du bras et de la face, du même côté gauche ou droit) est la conséquence d'une atteinte au niveau cérébral (hémisphères cérébraux ou tronc cérébral), où les voies motrices sont latéralisées. Comme les voies motrices changent de côté tout en haut de la moelle épinière, une atteinte des voies motrices au niveau cérébral à gauche va entraîner une faiblesse à la moitié du corps (hémicorps) droit, et vice-versa.

Dans les trois cas de figure (paraplégie, tétraplégie, hémiplégie), l'importance de l'handicap va dépendre de plusieurs facteurs, en particulier de la sévérité (gravité) du manque de force, du fait que d'autres troubles s'y associent, tels des troubles de la sensibilité, une incoordination (atteinte du cervelet), ou des troubles des fonctions neurovégétatives (par exemple contrôle de la digestion, du transit intestinal, de la vessie, de la tension artérielle, etc.).

L'handicap sera également plus important si la personne victime du traumatisme avec atteinte cérébrale présente des difficultés "cognitives". Les fonctions cognitives sont les fonctions cérébrales qui permettent le fonctionnement intellectuel, de la pensée, de la mémoire, de la prise de conscience de ce que nous voyons (reconnaître un objet, savoir à quoi il sert, comment on l'utilise, comment il s'appelle), du langage (production du langage et compréhension), de la capacité à se concentrer, à s'organiser, etc.