Un premier problème lorsque l’on parle d’intelligence est de comprendre ce que cette notion représente. D’une manière générale on définit souvent l’intelligence comme la capacité à raisonner de manière abstraite et à résoudre des problèmes, même si cette définition ne prend pas en compte l’importance de composantes autres comme l’intelligence sociale, artistique ou émotionnelle. Sur le plan pratique, l’intelligence se mesure par des tests de quotient intellectuel qui permettent de suivre et comparer des individus entre eux du point de vue de leurs aptitudes logiques et linguistiques. Ces tests révèlent classiquement une influence génétique importante caractérisée par une excellente corrélation des résultats entre jumeaux, mais considérablement moins bonne entre enfants adoptés vivant dans la même famille. Aucun gène cependant n’a été jusqu’à présent identifié comme pouvant expliquer cette composante génétique, vraisemblablement multiple. Cependant d’importants progrès ont été réalisés dans l’identification de mutations génétiques responsables de retard mental, qui se définit notamment par de très mauvais scores aux tests de quotient intellectuel. Un nombre important de ces mutations concerne des gènes codant pour des protéines synaptiques, impliquées au niveau des synapses dans la communication entre cellules nerveuses. Ces découvertes suggèrent fortement que les mécanismes de formation et de remodelage des contacts synaptiques, directement impliqués dans la construction des réseaux nerveux, jouent un rôle prépondérant déterminant les possibilités cognitives et intellectuelles d’un individu.