Si j'interprète bien, la question est de savoir s'il existe des décisions plus émotionnelles que d'autres.

Je dirais qu'il existe différents types de décisions et que celles ci peuvent être plus ou moins émotionnelles ou rationnelles/conséquentielles en fonction de la situation.

Je pourrais illustrer ensuite en prenant deux exemples basiques :

Lorsque vous choisissez une paire de chaussures, ou un repas, vos décisions et vos choix vont être très influencés par des facteurs émotionnels, dont certains sont très subjectifs. Par exemple, vous avez des préférences pour les chaussures en cuir marron ou pour des chaussures rouges à talon, pour du gateau au chocolat, de la pizza, etc.... Ces préférences dépendent notamment de votre expérience passée (par exemple, si vous avez eu mal au pieds avec ces chaussures ou si vous avez été malade en ayant mangé du gateau au chocolat dans le passé). Ces facteurs influencent nos décisions de facon quasi automatique, sans que l'on ait besoin de réfléchir. Mais la décision ne dépend pas exclusivement de ces facteurs émotionnels. Il faut également prendre en compte beaucoup d'autres paramètres... Par exemple, je ne prendrais probablement pas de talons si je prévois de marcher longtemps ou de faire du sport, ou si la météo annonce de la pluie, etc. De même, je ne mangerai pas de gateau au chocolat si j'en ai déjà mangé la veille ou si je suis un régime...

En résumé, chaque décision est soumise à des influences émotionnelles et à des contraintes environnementales qui sont très personnelles.

Même si certaines décisions sont plus avantageuses que d'autres de façon évidente, le processus de décision est un mécanisme complexe. Pour prendre une décision, il faut intégrer un certain nombre d'informations, dont certaines sont liées à des émotions et d'autres à un raisonnement plus logique, rationnel. Pouvoir dissocier ces deux types d'influence en terme de leur impact respectif ou du caractère plus ou moins automatique et/ou conscient et/ou volontaire est un des challenges pour les années à venir. Les progrès en neuroscience offrent de bons espoirs dans ce sens. Des travaux récents semblent indiquer que l'ont peut distinguer, au niveau cérébral, des activités qui reflètent l'effet de certains facteurs (préférences, prix) et, à partir de ces activités, de prédire la décision que le sujet va prendre. Néanmoins, il est important de noter que ces études sont réalisées sur des groupes de sujets et qu'il est, aujourd'hui encore, impossible de prédire des décisions au niveau individuel. Une des raisons est qu'il existe d'importantes différences individuelles dans ce domaine, qu'il s'agisse des préférences de chacun, ou de la susceptibilité aux différentes influences. En effet, certaines personnes sont plus influencées par leurs émotions que d'autres, et cela pourrait participer à générer des comportements impulsifs ou addictifs.