Les différents tissus et structures du corps ne sont pas indépendants les uns des autres. Sans cœur, pas de circulation sanguine; sans cerveau, pas de contrôle nerveux; sans intestin, pas d’assimilation de nutriments; sans muscles, pas de moyen de bouger. Par ailleurs, le système dans son ensemble est économe; généralement, il ne développe pas plus de structures et de fonctions que nécessaire. Ainsi, les muscles sont de taille, de force et d’endurance en adéquation avec leur utilisation habituelle. Un muscle qui est souvent sollicité deviendra plus grand, plus fort et plus endurant, selon le type d’utilisation que l’on en fait. Et inversement, un muscle peu utilisé deviendra plus petit, moins fort et moins endurant, parce que c’est moins "cher" pour l’organisme au niveau de l’entretien. En fait, le maintien de l’appareil musculaire est, énergétiquement parlant, relativement coûteux, et l’organisme n’en produit donc pas plus que nécessaire.

Mais comment est-ce que le muscle peut répondre à tout cela? Grâce à des signaux intramusculaires, mais aussi grâce à un système de communication entre le muscle et d’autres structures du corps. Par exemple, des hormones sécrétées par d’autres tissus signalent au muscle de se renforcer, et des hormones sécrétées par le muscle transmettent à leur tour des informations à d’autres tissus. Finalement, le muscle est un tissu très dynamique, en perpétuel remodelage avec un équilibre entre construction et destruction. C’est en changeant cet équilibre que le muscle peut réagir en devenant plus ample ou, comme c’est malheureusement souvent le cas chez des personnes ayant un manque d’activité physique, en fondant. Dans une forme extrême, on appelle cela sarcopénie, ou manque de muscle, un syndrome très handicapant surtout observé chez la personne âgée, néanmoins largement évitable en restant toute sa vie physiquement bien active. Et un tel comportement a encore plein d’autres avantages, aussi dépendants de cette communication entre les muscles et les autres tissus, avec par exemple un effet améliorant la mémoire, issu d’une pratique d'activité physique régulière.