Les plantes sont sensibles à leur environnement. Comme la plupart des êtres vivants, elles possèdent des récepteurs qui leur permettent de sonder les conditions environnementales telles que la température, l’humidité, la direction de la gravité ou encore les contacts, mais aussi et surtout les conditions lumineuses. Et grâce à leurs «sens», les plantes adaptent leur métabolisme et leur croissance pour se développer au mieux à l’endroit où elles poussent.  En effet, les plantes ne peuvent pas se déplacer, mais elles ont une remarquable capacité à modifier la forme et l’orientation de leurs organes.

Charles Darwin a été l’un des premiers à s’intéresser aux phénomènes de «mouvement» des plantes». Depuis les chercheurs ont découvert l’existence de photorécepteurs, une classe de protéines sensibles à la lumière, présents dans tous les organes de la plante, et lui permettant de détecter la quantité, la qualité (les couleurs), mais également la direction de la lumière.

Les plantes sont généralement attirées par la lumière, source d’énergie nécessaire à la photosynthèse. Les tiges et les feuilles poussent et se positionnent de manière à augmenter la capture de la lumière, phénomène appelé «phototropisme positif», qu’on peut aisément observer lorsqu’une plante en pot est placée à côté d’une fenêtre. Les tiges s’allongent pour placer les feuilles au plus proche de la fenêtre et les aligner au plan de la fenêtre, comme on positionnerait des panneaux solaires.

Il existe cependant des exceptions, et la plupart des lianes, telles que le lierre (Hedera helix) en fait partie! En effet, tandis que ses feuilles suivent la règle du phototropisme positif, les jeunes tiges en croissance, elles, subissent un phototropisme négatif et poussent en s’éloignant de la source de lumière. Cette stratégie adaptative permet à la plante de sentir la présence d’un support auquel elle pourrait se fixer, afin de grimper plus haut et, finalement, atteindre de meilleures conditions lumineuses. Donc, au lieu de chercher la lumière, les jeunes tiges du lierre la fuient.

Selon toute vraisemblance, votre lierre aura repéré l’ombre de votre tableau et, ainsi, senti sa présence! La plante a ensuite engagé la croissance rapide des cellules de la tige se trouvant encore du côté lumineux, tout en ralentissant celle des cellules situées du côté obscur, provoquant alors un virage en direction du tableau.