Jules-César Vanini (dit Lucilio), qui est mort torturé par l’église à Toulouse en 1619, avait écrit que "les animaux sont issus de végétaux", en se basant sur le fait que beaucoup de végétaux sont "autotrophes", c’est à dire se nourrissent de substances minérales, de gaz de l’atmosphère et de lumière solaire, tandis que les animaux sont "hétérotrophes" et doivent manger des végétaux, ou bien d’autres animaux qui, eux-mêmes mangent des végétaux. En bref, ceux qui mangent les autres viennent forcément après ceux qui sont mangés! C’est logique et très probable, mais impossible à vérifier sur des êtres apparus il y a plusieurs milliards d’années et disparus sans laisser beaucoup de traces autres que leurs descendants actuels. Les plus semblables aux formes de vie très anciennes sont sans doute les unicellulaires, formés d’une seule cellule, dont les bactéries. Or, il existe des unicellulaires autotrophes, comme les diatomées, et d’autres hétérotrophes, comme les amibes, ainsi que des bactéries autotrophes et d’autres hétérotrophes. Et, pour tout simplifier, des unicellulaires dotés de chlorophylle, qui semblent autotrophes comme les plantes, mais mobiles et prédateurs comme les animaux, donc aussi hétérotrophes! Cet inventaire ne nous renseigne donc pas beaucoup. Si l’on poursuit la réflexion de Vanini, on peut donc être certain que les autotrophes – plutôt végétaux – sont forcément apparus avant, mais que la ressource nutritive très riche qu’ils constituaient a sûrement déclenché des vocations de prédateurs cannibales, au moins à temps partiel, parmi eux. Des animaux ou des "mi-végétaux-mi-animaux" sont sans doute apparus peu après (à une époque aussi lointaine, "peu" c’est des centaines de millions d’années, mais vu de 2018…). Les "végétaux" ont forcément précédé les vrais "animaux" qu’ils ont engendrés, mais sans doute d’une courte tête! Et l’on notera que les premiers animaux étaient à la fois véganes… et cannibales!