Certains de nos organes peuvent se régénérer après avoir subi un dommage, comme par exemple le foie. D’autres, comme la paroi de l’intestin, se renouvellement constamment durant la vie normale. Ces mécanismes de régénération ou de renouvellement font appel à la prolifération des cellules de l’organe en question, ou à la prolifération de cellules souches qui vont ensuite se différencier, c’est à dire se spécialiser, en cellules fonctionnelles de l’organe régénéré ou renouvelé. Les cancers sont, pour simplifier, des proliférations anormales et anarchiques de cellules qui ont perdu le contrôle des mécanismes de prolifération.

Contrairement aux cellules du foie ou de l’intestin, les cellules musculaires cardiaques ont chez l’adulte presque complètement perdu leur capacité proliférative. On dit qu’elles sont terminalement différenciées, et un cœur de 85 ans bat avec pour la plupart les mêmes cellules musculaires qu’il avait à l’âge de 20 ans! C’est pourquoi un infarctus du myocarde ne se répare jamais complètement, les cellules musculaires mortes étant remplacées par du tissu cicatriciel et non par du tissu musculaire. C’est également pour cette raison que les cancers primaires du muscle cardiaque sont très rares, les mécanismes de prolifération ayant été complètement et définitivement désactivés dans la plupart des cellules musculaires cardiaques. Selon les statistiques du registre américain du cancer, sur 10 millions de personnes, 1 seule développera un cancer primaire du muscle cardiaque dans l’année.

Les cancers secondaires du cœur, soit des métastases de cancer d’autres organes, sont environ 100 fois plus fréquents, mais restent rares.