La reconstitution de l'alimentation pour les périodes préhistoriques reste difficile à cause de la mauvaise conservation de certains restes. Elle se base essentiellement sur les ossements de faune correspondant aux restes alimentaires, les restes végétaux, ainsi que sur des analyses physico-chimiques réalisées sur les restes humains.

La découverte de nombreux ossements d'animaux ainsi qu'un outillage de chasse assez diversifié permettent de supposer l'importance de l'alimentation carnée pour les hommes du Paléolithique: cheval, renne et bison figurent parmi les espèces les plus chassées. On a longtemps sous-estimé l'apport végétal dans l'alimentation des hommes préhistoriques étant donné qu'il laisse très peu de traces, mais on sait maintenant que la cueillette de végétaux devait constituer un apport non négligeable dans la ration énergétique journalière. Son taux peut varier très fortement selon les périodes, puisqu'il représente 70 à 80 % de l'alimentation dans les périodes tempérées (glands, noisettes, baies, chicorées, pissenlits, sureaux) et moins de 20 % pendant les épisodes de grands froids. C'est le cas il y a 20 000 ans, au Paléolithique supérieur, où le climat en Europe était très froid et la couverture végétale peu développée, ce qui laissait peu de possibilité de cueillette, à part quelques racines ou tubercules. Les végétaux étant pour la plupart moins caloriques que la viande, il faut en consommer un volume très important pour être rassasié. Ajoutons que la pêche et le ramassage des œufs a pu constituer un apport non négligeable à l’alimentation de ces hommes.

Au Néolithique, l'invention de l'élevage et de l'agriculture va profondément modifier l’alimentation et les moyens de subsistance deviennent assez diversifiés: activités agricoles, cueillette, élevage, chasse et pêche.

Les plantes les plus cultivées sont les céréales qui constituent la majeure partie des repas, sous forme de galettes ou de soupes. Elles sont complétées par d'autres végétaux comme le pois, le lin et le pavot. Une partie de l'alimentation provient de la cueillette (mûres, framboises, fraises, pommes sauvages, noisettes, prunelles, sureau, champignon) dont la part est estimée entre 20 et 50 %.

La viande représente une part sans doute moins importante qu'au Paléolithique puisqu'on l'estime à environ 30 % de l'alimentation contre 70 % d'aliments végétaux. Elle provient en grande partie de l'élevage (boeuf, mouton, chèvre, porc) et aussi de la chasse (cerf, auroch, chevreuil, sanglier). Les poissons, les oiseaux (et leurs oeufs), ont pu aussi compléter l'alimentation des hommes au Néolithique.

Pour les périodes historiques, les paysans et la grande masse du peuple se nourrissaient essentiellement de pain et de bouillie de céréales et de légumes. La nourriture était peu variée et elle dépendait fortement des récoltes qui fluctuaient d'une année à l'autre en fonction des conditions climatiques. La viande était un plat très rare pour ces gens qui en mangeaient donc peu; cela pouvait être du bœuf, du cochon ou encore du mouton. On consommait également des œufs et du fromage.

Les gens très riches faisant partie de la haute noblesse étaient friands de la chasse qui jouissait d'un grand prestige: lièvre, sanglier, chevreuil et autres animaux sauvages ainsi que des volatiles. On mangeait également du poisson et cela assez fréquemment en regard des jours maigres encouragés par l'église environ un jour sur trois où il était vivement déconseillé de consommer de la viande.

Comme le soulève Marylène Patou-Mathis, archéozoologue et spécialiste de l’alimentation dans la préhistoire, "chez l’homme la viande occupe une place singulière; sa consommation outrepasse, plus que tout autre aliment, la fonction nutritionnelle" (Mangeurs de viande, de la Préhistoire à nos jours, éditions Perrin, 2009). On peut ainsi dire que l’homme est avant tout omnivore mais que la viande a une dimension culturelle porteuse de symboles (puissance liée à la chasse, richesse, force) qui lui donne une importance spécifique.