La difficulté de connaître l’utilisation des plantes dans la préhistoire vient de la fragilité de la matière qui se détériore avec le temps et laisse peu de traces dans les fouilles archéologiques. Néanmoins l’archéobotanique, discipline qui étudie les relations entres les sociétés humaines et le monde végétal, nous apporte beaucoup de renseignements. Elle permet d’étudier des microrestes (seulement visibles au microscope) comme des spores, des pollens et des phytolithes ou des restes plus grands comme des graines et du bois retrouvés le plus souvent sous une forme carbonisée.

Dès le Paléolithique, les plantes sont utilisées avant tout pour se nourrir, la part végétale dans l’alimentation pouvant être différente d’une période à l’autre. Le bois est employé pour se chauffer, s’éclairer et cuire les aliments, construire des abris, faire des outils alors que l’écorce permet de tanner les peaux. Certains végétaux sont aussi employés pour se soigner, les tiges pour faire des ficelles, des cordages, des nasses pour la pêche. Avec l’invention de l’agriculture au Néolithique, l’homme cultive essentiellement des céréales mais aussi d’autres plantes qui vont enrichir son alimentation. Tout en conservant les mêmes fonctions qu’elles avaient au Paléolithique, certaines plantes vont acquérir d’autres utilisations: le lin est à la fois consommé (la graine) et employé pour en faire des textiles (la tige), ces mêmes textiles pouvant être teints avec des plantes (genêt des teinturiers, nerprun). Certains végétaux sont destinés à l’alimentation des animaux  comme le chêne, le frêne, ou le noisetier, alors que le gui est utilisé pour favoriser la lactation des brebis. On pense que le pavot, cultivé dès le Néolithique, est déjà employé pour ses vertus somnifères.

Comme on le constate, l’homme préhistorique avait déjà compris l’apport riche et varié du monde végétal!