Quand une polémique autour de questions religieuses éclate, existe-t-il une solution parfaite qui contente tout le monde ? Probablement pas ! Il s'agit toujours d'un arbitrage, un compromis entre différentes valeurs et différents droits qui peuvent entrer en confrontation. Une pesée d'intérêts est nécessaire pour trouver le bon équilibre entre le respect des diverses croyances et le meilleur vivre-ensemble.
Liberté, égalité, neutralité
Dans l’espace privé, chacun vit sa religion comme il l’entend (tant qu'il respecte les lois bien entendu). Davantage que les citoyens dont la liberté de conscience et croyance est protégée, c'est donc l’État essentiellement qui a un impératif de laïcité. Il se doit en effet d'être neutre s'il veut prétendre représenter tout le monde.
Dans les situations qui vont suivre, la laïcité est surtout monopolisée dans un cas: l’école. C'est en effet un lieu particulier et sensible qui doit permettre aux élèves le développement de leur esprit critique. L'État est donc particulièrement attentif au fait de respecter à la fois la neutralité religieuse de l'institution et la liberté de conscience des étudiants.
Tous égaux devant la laïcité ?
De nombreux cas examinés plus bas concernent l'islam. Particulièrement depuis les attentats du 11 septembre (sans parler des récentes attaques terroristes en Europe), la peur suscitée par cette religion a amené une certaine crispation entre des revendications qui peuvent parfois être intégristes et une instrumentalisation politique démagogue de l'islamophobie.
Pour éviter ces écueils, la philosophe française Cécile Laborde propose une petite expérience de pensée intéressante: quand il s'agit de laïcité et d'islam, il peut être utile de se demander quelle serait notre réaction si la revendication (politique, scolaire, vestimentaire, etc.) venait d'une religieuse intégriste italienne. Prendrions-nous intuitivement la même décision?