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Les statues des apôtres sur le portail sud de la Collégiale de Neuchâtel

Les statues des apôtres sur le portail sud de la Collégiale de Neuchâtel
Les statues des apôtres sur le portail sud de la Collégiale de Neuchâtel
Comment distinguer les copies des originaux ? Véritables bijoux de la sculpture romane, les statues des apôtres Pierre et Paul ont été érigées sur le portail sud de la Collégiale de Neuchâtel, lors de la première phase de construction de l'édifice, au 12e siècle. Mutilées lors de la Réforme de 1530, elles ont ensuite été remplacées à deux reprises par des copies, vers 1700 et 1870. L'étude stylistique montre l'évolution de l'esthétique et réserve quelques surprises...

Débutée aux alentours de 1190, la Collégiale de Neuchâtel est un joyau de l'époque romane et gothique. Sa phase romane est beaucoup plus riche en décorations que ses parties gothiques. Cette richesse ornementale se manifeste notamment au travers des sculptures des saints Pierre et Paul. Ces dernières ont sérieusement souffert de la Réforme, en 1530. Totalement mutilées, elles ont ensuite été remplacées par des copies.

Exposées au Laténium, les premières copies ont été datées du tournant des 17e et 18e siècles ; elles s'éloignent légèrement des modèles originaux. On observe en effet que quelques détails ont échappé à l'attention du copiste de l'époque : l'expression des visages, notamment, apparaît moins précise.

Les secondes copies ont été réalisées vers 1870, lors d'une restauration importante du bâtiment ; elles sont toujours en place, sur le portail sud de la Collégiale. Leur esthétique diffère davantage des modèles originaux : le copiste du 19e siècle les a retouchées avec le style de son époque, en faisant ressortir des traits expressifs très naturalistes.

On remarque ainsi à quel point le temps affecte les monuments historiques, bien après leur construction. Au fil des restaurations successives, le patrimoine reste dépendant de son temps.

Marion Burkhardt, étudiante en archéologie à l'Université de Neuchâtel, guide-animatrice au Laténium

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En savoir plus sur la Collégiale de Neuchâtel

Les 1000 ans de Neuchâtel
C'est en 1011 qu'apparait la première fois le nom de Neuchâtel dans les sources écrites. Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, mentionne dans un acte de donation à son épouse, Hermengarde, qu'il lui offre tout le territoire au pied du Jura qui comprend également la ville actuelle de Neuchâtel. La ville fêtera ainsi ses mille ans l'année prochaine.

La Collégiale de Neuchâtel
Une collégiale est une église qui possède un chapitre de Chanoines. La fondation de la Collégiale de Neuchâtel a pu être établie vers 1190. On ne possède que très peu de sources au sujet des phases de construction de l'édifice. C'est une inscription, aujourd'hui disparue, du tympan du portail sud qui nous renseigne sur cette date. Et ce sont les études archéologiques qui permettent d'établir les deux principales phases de construction au 12e et le 13e siècles.

1530: La Réforme à Neuchâtel
La ferveur de la Réforme s'empare de Neuchâtel. En 1530, des manifestants, motivés sans doute par Guillaume Farel, mutilent plusieurs statues, notamment celles de saint Pierre et saint Paul de la Collégiale à l'aide d'objets contendants.

Le Cénotaphe
Dans la nef centrale de la Collégiale, le Cénotaphe (littéralement « tombeau vide ») est un monument funéraire élevé à la mémoire des comtes de Neuchâtel. Il semble avoir été réalisé par le comte Louis de Neuchâtel en 1373.