"Le Magnifique" de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo et Jacqueline Bisset sort en 1973. [Les Films Ariane - Mondex Films / Collection ChristopheL via AFP]

Le Magnifique, Philippe de Broca, 1973

Aujourdʹhui dans Travelling, cʹest le Magnifique qui nous intéresse, un film sautillant, explosif, amusant, contrastant avec lʹambiance morose de cette année 1973.
Le Magnifique raconte lʹhistoire dʹun écrivain, François Merlin, vivant par procuration les aventures rocambolesques de son héros de papier, Bob Saint-Clar.
Tourné à Paris et au Mexique, le film rencontre un gros succès à sa sortie.
Jean-Paul Belmondo est plus bondissant que jamais, embrassant deux rôles pour le prix dʹun, comme sa partenaire à lʹécran, Jacqueline Bisset, jouant tour à tour Tatiana, la vamp et Christine, lʹétudiante.
En 1972, cʹest lʹacteur qui insiste auprès dʹun Philippe de Broca un peu tiède pour jouer le Magnifique.
Quand il lit le scénario, il se marre dès le début de lʹhistoire.
Le Magnifique me donnait aussi lʹoccasion de jouer deux personnages en même temps dont un qui était tout nouveau : celui dʹun écrivain minable, paumé, mal rasé, aux abois, qui se venge des huissiers, contractuels, employés du gaz et de lʹélectricité, qui empoisonne son existence en leur réservant dans ses romans une mort atroce. Et celui dʹun héros des services secrets, sorti de son imagination de romancier et auquel il sʹidentifie transformant sa voisine de palier, une étudiante sage et pure en vamp cynique et sophistiquée. Tout ça mʹa fait beaucoup bosser. Dʹautant que dans le film, il y a un cocktail bien dosé de comique et dʹaction. Le dosage cʹest rudement important. Les cascades, jʹadore, mais quand on peut aller un peu plus loin et jouer vraiment la comédie ne même temps, alors cʹest le pied. Surtout quand ça se passe en partie au Mexique et quʹon se réveille tous les matins pour courir, sauter, faire le guignol au soleil.
Il ajoute : si le public se marre autant que nous quand on a tourné le film cʹest gagné
Cette version absurde dʹun James Bond, tourne en dérision tous les codes des films dʹespionnage et sʹamuse de lʹultra violence du cinéma de lʹépoque.
Le public sʹy amuse et la critique sʹy ennuie.
Il ne pouvait en être autrement.
Le Magnifique, Philippe de Broca, 1973