Première page du New York Evening Post, édition du 29 mars 1933. Le titre dans le coin supérieur gauche ("Famine Grips Russia, Millions Dying, Idle On Rise, Says Briton") décrit la situation en Russie: "La famine frappe la Russie provoquant des millions de décès et une augmentation de l'oisiveté, selon un Britannique". Le Britannique en question est le Gallois Gareth Jones, auteur de l'article. Deux jours plus tard, le New York Times publie un démenti signée Walter Duranty, correspondant du journal installé à Moscou. Son titre: "Russians Hungry, But Not Starving" (Les Russes ont faim, mais ne sont pas affamés). Duranty qualifie l'article de Jones de "grand récit d'épouvante".

"Nourrir le monde" (2/5) - La grande famine en Ukraine (seconde partie)

Il fut un lanceur d’alerte avant l’heure. Au début des années 1930, le reporter britannique Gareth Jones parvient à contourner la propagande stalinienne en dénonçant l’horreur des grandes famines en Ukraine - et ailleurs dans l'Union Soviétique - qui firent des millions de victimes. Il est alors le premier journaliste à révéler cette réalité en décrivant clairement la situation sur le terrain. Pourtant, il faudra attendre plusieurs décennies afin que le monde ouvre les yeux, ne se satisfaisant plus du silence ou du négationnisme des autorités soviétiques.
Au micro de Laurent Huguenin-Elie, Korine Amacher, professeur d’histoire russe et soviétique à l’Université de Genève et co-directrice du "Festival Histoire et Cité" (du 28 mars au 2 avril 2023 à Genève, Lausanne et Neuchâtel), sur le thème "Nourrir le monde".
Une série en collaboration avec le Festival Histoire et Cité.

Photo: première page du New York Evening Post, édition du 29 mars 1933. Le titre dans le coin supérieur gauche ("Famine Grips Russia, Millions Dying, Idle On Rise, Says Briton") décrit la situation en Russie: "La famine frappe la Russie provoquant des millions de décès et une augmentation de l'oisiveté, selon un Britannique". Le Britannique en question est le Gallois Gareth Jones, auteur de l'article. Deux jours plus tard, le New York Times publie un démenti signée Walter Duranty, correspondant du journal installé à Moscou. Son titre: "Russians Hungry, But Not Starving" (Les Russes ont faim, mais ne sont pas affamés). Duranty qualifie l'article de Jones de "grand récit d'épouvante".
"Nourrir le monde" (2/5) - La grande famine en Ukraine (seconde partie)