A l'arrière-plan de cette gravure réalisée en 1592 par Theodor de Bry, on peut voir les trois bateaux de la flotte de Christophe Colomb. Protestant en exil, de Bry semble dénoncer la "catholisation forcée" des indigènes - représentés nus et vulnérables - par des colons espagnols armés et dominateurs. La croix chrétienne et la lance, tenue par Colomb, annoncent l'appropriation d'un territoire et sa conversion.

Le grand voyage de Magellan, entre réel et imaginaire 5/5 - Des gravures qui offrent le lointain

Depuis la fin du XVe siècle, les grands voyages "d’exploration", notamment celui de Magellan, ouvrent le monde à l’Europe et vont susciter une curiosité sans précédent.

L’explosion de la production de littérature géographique au XVIe siècle en témoigne. La collection de Bry – du nom du graveur-éditeur de l’époque – constituera une étape décisive dans la représentation visuelle de l’ailleurs. La fondation Bodmer, à Genève, possède l’intégralité de cette collection exceptionnelle.

Laurent Huguenin-Elie reçoit Matthieu Bernhardt, spécialiste de littérature géographique à la Renaissance et chargé d’enseignement à l’Université de Genève.

Illustration: détail d'une gravure réalisée en 1592 par Theodor de Bry. A l'arrière-plan, on peut voir les trois bateaux de la flotte de Christophe Colomb. Protestant en exil, de Bry semble dénoncer la "catholisation forcée" des indigènes - représentés nus et vulnérables - par des colons espagnols armés et dominateurs. La croix chrétienne et la lance, tenue par Colomb, annoncent l'appropriation d'un territoire et sa conversion.
Le grand voyage de Magellan, entre réel et imaginaire 5/5 - Des gravures qui offrent le lointain