Tunisie - Députée Jamila Debbech Ksiksi [RTS - Jihane Bergaoui]

Point de fuite: Le long combat des Tunisien.ne.s noir.e.s pour leur reconnaissance

Difficile d'éprouver sa citoyenneté tunisienne quand on vous rappelle régulièrement votre différence ; quand on se sent montré.e du doigt, insulté.e, discriminé.e dans les administrations ou alors totalement invisibilisé.e dans l'espace public et médiatique... dʹautant plus quand on représente pourtant entre 10 à 15% de la population. Ces personnes, ce sont les Tunisien.ne.s noir.es, descendant.e.s des familles d'esclaves affranchies en 1846 par Ahmed Bey. La Tunisie se targue souvent d'être parmi les premiers pays à avoir aboli l'esclavage...avant la France. Peut-être, mais depuis elle n'a entrepris aucun travail de mémoire. L'Histoire reste silencieuse là-dessus. Et si en octobre 2018, les députés ont adopté une loi historique contre les discriminations, elle est loin d'être totalement effective. Aujourd'hui, les Tunisien.ne.s noir.e.s peinent encore à trouver leur place dans la société. Leur couleur de peau, parfois leurs patronymes, restent des facteurs de discrimination dans un pays qui entretient le déni autour du racisme et de l'identité.
Reportage: Jihane Bergaoui
Réalisation: Jean-Daniel Mottet
Production: Muriel Mérat et Christophe Canut
Photo: La députée Jamila Debbech Ksiksi dans un café de l'Ariana, au nord de Tunis. Elle est élue depuis 2014 (second mandat depuis 2019) à l'ARP, l'Assemblée des Représentants du Peuple
Point de fuite: Le long combat des Tunisien.ne.s noir.e.s pour leur reconnaissance