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Mise en garde contre la toxicité de certains médicaments sans ordonnance

Certains médicaments sans ordonnance auraient des effets indésirables en cas de surdosage (vidéo)
Certains médicaments sans ordonnance auraient des effets indésirables en cas de surdosage (vidéo) / La Matinale / 4 min. / le 16 novembre 2017
Certains médicaments vendus sans ordonnance peuvent s'avérer dangereux en cas de surdosage, selon une enquête publiée ce semaine en France. Les versions suisses de ces produits sont concernées, confirme un pharmacologue.

Avec l'arrivée de l'hiver, on ressort les médicaments contre la grippe, la toux et autres maux de gorge,l dont beaucoup sont en vente libre en pharmacie.

Or, selon le magazine français 60 millions de consommateurs, certains de ces traitements peuvent être toxiques s'ils sont pris à hautes doses.

Un constat qu'a confirmé jeudi à la RTS Nicolas Schaad, professeur de pharmacologie aux Hôpitaux de la Côte vaudoise. En effet, selon lui, doubler ou tripler une dose quotidienne de paracetamol peut amener à de sérieuses atteintes au foie. Ce traitement étant efficace et non toxique à dose normale, il n'a cependant pas sa place sur une quelconque liste noire.

Troubles du rythme cardiaque

En revanche, a souligné Nicolas Schaad, d'autres médicaments comme le Motilium présentent de plus grands dangers: "Le Motilium est une substance vendue contre les nausées et les vomissements, et qui contient comme principe actif la domperidone. Ce principe actif peut provoquer des troubles du rythme cardiaque."

Le Motilium - substance vendue contre les nausées - peut provoquer des troubles du rythme cardiaque. Ce médicament n'a donc pas sa place en vente libre

Nicolas Schaad, pharmacologue

Dans ce cas, ce sont surtout les patients âgés qui sont concernés: "Pour un jeune patient en bonne santé, il n'y a aucun souci. Par contre, pour une personne d'âge avancé qui prend un diurétique pour traiter une hypertension, le Motilium peut être associé à des troubles du rythme qui peuvent être parfois très dangereux. Ce médicament n'a donc pas sa place en vente libre, il doit être réservé à la prescription."

Ne pas confondre "sans ordonnance" et "libre accès"

Les produits en vente libre, soit sans ordonnance, ne sont toutefois pas systématiquement en libre accès, en magasins, par exemple. Il n'est donc pas possible de les sortir du rayon pour les empiler dans un caddie.

"Tout ce qui se trouve derrière le comptoir est soumis aux conseils du pharmacien, surtout les médicaments figurant sur la liste C qui, malheureusement, n'existe plus", a indiqué Najib Sarraf, pharmacien à Lausanne.

Cette liste C contient tous les traitements sans ordonnance qu'il faut demander aux spécialistes. Ce sont les cousins suisses de ceux pointés du doigt par le magazine 60 millions de consommateurs en France.

Tendance à l'automédication?

A Berne, un groupe de travail réunissant les autorités, la branche pharmaceutique et Migros s'est penché sur la possibilité d'étendre la vente en grande surface, comme aux Etats-Unis. Une tendance à l'automédication qui ne convainc pas le pharmacologue Nicolas Schaad: "Je trouverais dommage qu'un anti-inflammatoire comme l'Ibuprofène soit libéralisé. Cela transformerait les clients des supermarchés en patients et un anti-inflammatoire vendu en supermarché perd un peu de sa dangerosité."

Selon lui, un contrôle par un professionnel de la santé s'impose, même pour un anti-inflammatoire à petite dose.

Selon le pharmacien Najib Sarraf, les Etats-Unis souhaitent un retour en arrière sur leurs ventes de médicaments au supermarché. Quant à la Suisse, il ne devrait pas y avoir d'automédication en grande surface avant 2019.

Simon Corthay/hend

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