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La police de Zurich pourra taire la nationalité de personnes interpellées

La police de Zurich veut éviter de stigmatiser certaines nationalités. [Keystone - Walter Bieri]
La police de Zurich pourra taire la nationalité de personnes interpellées / Le 12h30 / 2 min. / le 7 novembre 2017
La police de la Ville de Zurich annonce mardi qu'elle n'indiquera plus automatiquement la nationalité des personnes interpellées. Elle veut éviter ainsi de renforcer les préjugés raciaux.

Cette décision, qui entre en vigueur avec effet immédiat, met un terme à un débat de deux ans. En août 2015, le conseil communal de la ville - pressé par les socialistes et les Vert'libéraux - se demandait comment informer la population sur la criminalité sans stigmatiser certaines nationalités. La crainte sous-jacente était que la publication de la nationalité d'un suspect renforce les préjugés ou la xénophobie d'une partie de la population.

Pour répondre à cette crainte, la police zurichoise ne parlera plus désormais par exemple - et comme elle l'a fait la semaine dernière encore - d'un "Marocain de 17 ans qui volait des montres", mais d'un "homme de 17 ans, voleur de montres".

Le temps de la réflexion face à cette problématique

S'il a fallu deux ans pour prendre cette décision, c'est que le département de la Sécurité a pris le temps de la réflexion autour de cette problématique. In fine, il estime qu'indiquer la nationalité n'apporte rien. Pire, ce serait comme expliquer le crime commis par une appartenance à une nationalité, à un milieu social.

Le département a également recueilli l'avis des médias, qui se sont révélés partagés sur la question. La Neue Zürcher Zeitung et le Tages-Anzeiger par exemple penchent pour la publication de cette information - contrairement au Blick, qui préfère le cas par cas.

La division est aussi politique: l'UDC de la Ville de Zurich dénonce une décision idéologique, qu'elle associe à la censure et qui serait en totale contradiction avec la politique de transparence dont veut se targuer la gauche.

>> Faut-il rendre publique la nationalité des criminels? Le débat dans Forum entre Martin Killias, criminologue et professeur de Droit pénal, et Ada Marra, conseillère nationale (PS/VD) :

Martin Killias, criminologue et Ada Marra, conseillère nationale (PS-VD). [Keystone - Gaetan Bally]Keystone - Gaetan Bally
Faut-il rendre publique la nationalité des criminels? / Forum / 9 min. / le 7 novembre 2017

Katja Schaer/oang

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