Il y a 500 ans, Martin Luther est déjà si célèbre que lorsqu'il mange et qu'il parle, des gens se joignent à sa table pour noter ses propos. Résultat: 3000 pages dont 500 traduites en français. Ces propos de table sont souvent bien arrosés, avec une pertinence autant spontanée que révolutionnaire.
Un bon vivant
A la différence de Calvin, explique la pasteur vaudois Virgile Rochat à l'origine de la pièce, Luther est un bon vivant, buveur de bière et mangeur de choucroute. Autour de la table, il se "lâchait" et il parlait de "tout ce qui vient, de la vie en général, à la fois existentielle et philosophique, un peu théologique mais pas trop", rajoute-t-il au micro de la RTS.
Luther s'est levé, seul, contre le pape et l'empereur, faisant preuve d'un courage phénoménal, poursuit Virgile Rochat. Ce séisme a changé notre société actuelle. Mais il utilise des mots très durs par rapport à Rome.
Luther est un homme truculent qui n'était pas dans le "politiquement correct" que l'on a de nos jours. Aujourd'hui, ses propos ne passeraient absolument pas.
Ses propos sont parfois choquants, souvent scatologiques et surtout critiques, annonçant les prémices des changements à venir. La table de Luther pourrait bien aujourd'hui rallier à sa cause autant de catholiques que de protestants.
Pierre-Étienne Joye/mh
"Luther à table", spectacle à voir jusqu'au 30 juin en Suisse romande.