Neuchâtel part de loin, puisqu'en matière de communication, le canton est bien en deça de ce que font les autres cantons romands: les effectifs de l'Office des relations extérieures et de la communication (OREC) se montent à 2,7 équivalents plein temps. A quoi s'ajoute une chancelière et un vice-chancelier, peu visibles. Les départements ne disposent pas de porte-parole actuellement.
Vraie stratégie de communication
En 2015, le Conseil d'Etat avait cherché "le mouton à cinq pattes" - un chef d'office qui assurerait à la fois la communication interne et aurait eu un rôle de lobbyiste à Berne. La perle rare n'ayant pas été trouvée, et pour exaucer un voeu qui fait partie du programme de législature, le Conseil d'Etat a mandaté une société pour établir une vraie stratégie de communication.
Entrer sur les réseaux sociaux, promouvoir l'image du canton, former les gens, décloisonner le travail entre les départements, financer quelques événements: voilà qui a d'abord exigé de convaincre cinq conseillers d'Etat - avec cinq visions différentes de la manière de communiquer - puis d'accepter d'investir.
Budget largement majoré
Le budget de l'OREC passera ainsi de 710'000 à 1,03 million de francs l'an prochain, et l'office emploiera 5,5 équivalents plein-temps. Bien qu'une bonne partie de ces nouveaux postes soient déjà inscrits au budget, des voix s'élèvent pour contester les coûts de cette réorganisation, dans un canton qui doit faire des économies.
Ainsi, le conseiller national PLR Philippe Bauer a expliqué à la RTS avoir de la peine à souscrire à ces augmentations d'effectifs et de moyens, "alors que le canton doit économiser et se restructurer".
Le Grand Conseil devra encore donner son aval à cette nouvelle stratégie de communication.
Roger Guignard/kkub
Le personnel actuel devra démissionner et re-postuler
Le personnel actuel de la cellule communication devra d'abord démissionner, puis re-candidater. Les fonctions actuelles seront supprimées et d'autres profils définis.
"La pratique n'est pas nouvelle lors de réorganisation en profondeur", observe la chancelière Séverine Despland, qui rappelle le précédent du Service de l'emploi, où les choses s'étaient passées de la même façon.