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Malgré les différends, Erdogan et Trump jurent de renforcer leur amitié

La déclaration commune de Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump à la Maison Blanche
La déclaration commune de Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump à la Maison Blanche / L'actu en vidéo / 1 min. / le 16 mai 2017
Pour leur premier tête-à-tête, les présidents américain Donald Trump et turc Recep Tayyip Erdogan ont promis d'apaiser les tensions entre les deux alliés, notamment sur le dossier brûlant de milices kurdes.

Fort d'un référendum en avril qui lui permet d'élargir ses pouvoirs, Recep Tayyip Erdogan a été reçu à la Maison Blanche mardi avec une liste de doléances: du soutien américain aux milices kurdes syriennes YPG jusqu'au cas du prédicateur musulman Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis et dont Ankara réclame l'extradition (voir encadré).

Mais les deux dirigeants, dont les pays sont des alliés historiques au sein de l'OTAN, ont cherché à faire bonne figure, promettant de renforcer leur "partenariat stratégique" et leurs "relations exceptionnelles".

Washington veut armer les kurdes

Cette première rencontre survient toutefois à un moment délicat dans les relations américano-turques, lesquelles s'étaient déjà beaucoup crispées dans les deux dernières années de la présidence Obama. Il y a une semaine, Washington a annoncé la livraison prochaine d'armes aux milices kurdes syriennes YPG (Unités de protection du peuple kurde).

Prendre en considération les (milices kurdes) YPG-PYD dans la région ne sera jamais accepté et violerait l'accord global que nous avons conclu

Recep Tayyip Erdogan

Les Etats-Unis considèrent la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont le fer de lance, comme leur allié le plus efficace sur le terrain en Syrie contre les djihadistes du groupe Etat islmamique. Le président Erdogan avait exhorté l'administration Trump à revenir "sans délai" sur cette décision.

"Prendre en considération les (milices kurdes) YPG-PYD dans la région ne sera jamais accepté et violerait l'accord global que nous avons conclu", a insisté le chef de l'Etat turc aux côtés du président américain.

>> Lire aussi : Les Etats-Unis vont armer les Kurdes de Syrie au risque de fâcher la Turquie

Soutien américain à la Turquie

La Turquie estime que ces milices sont un prolongement en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste qui livre une sanglante lutte armée contre Ankara depuis 1984. Elle redoute que ces armes ne puissent un jour finir par être utilisées contre elle par les Kurdes.

Pour sa part, Donald Trump a déclaré que les Etats-Unis soutenaient la nation turque dans ses combats contre les djihadistes de l'EI mais aussi contre les séparatistes du PKK.

agences/ta/tmun

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Le cas Gülen évoqué

Recep Tayyip Erdogan ne décolère pas non plus contre son allié américain qui refuse d'accéder à sa demande d'extradition de Fethullah Gülen, qui vit en exil en Pennsylvanie. Ankara impute au prédicateur la responsabilité de la tentative de coup d'Etat de juillet dernier.

Devant son hôte américain, le président turc a affirmé qu'il avait "franchement communiqué (ses) attentes concernant l'organisation terroriste (de) Fethullah" Gülen.

Des experts pensent qu'en échange d'un accord tacite d'Ankara à une offensive arabo-kurde soutenue par Washington contre l'EI dans son fief syrien de Raqa, Donald Trump pourrait garantir à Recep Tayyip Erdogan que la justice américaine examine l'extradition de Fethullah Gülen.

Donald Trump en Arabie saoudite

Donald Trump, qui avait proposé durant sa campagne de barrer l'entrée des musulmans aux Etats-Unis, prononcera dimanche en Arabie saoudite, lors de son premier déplacement à l'étranger, un discours sur une "vision pacifique" de l'islam.