Hélène Cixous, une voix philosophique qui dit l'incertitude

"Correspondance avec le Mur" d'Hélène Cixous est une quête de traces, un dialogue, par-delà la mort et le temps, avec les disparus; c’est un entre-deux, comme l'écriture même de l'auteur. Et une danse entre les langues – on saute parfois, dans un même paragraphe, du français à l’anglais, à l’allemand, avant de retomber sur ses pieds.

Ce n’est pas aller qui m'importe, c'est revenir.

"Que veulent les morts ?", sʹinterroge-t-elle tandis quʹelle achève lʹécriture de la "Gare dʹOsnabrück à Jérusalem" (Galilée, 2016) et sʹapprête à écrire ce livre-ci. Hélène Cixous hésite, mais part à Jérusalem, à la rencontre de Marga, la cousine de 104 ans qui ressemble tant à la propre mère de lʹauteure, morte en 2013 et figure tutélaire.

Un engagement féministe

Philosophe, écrivain, intellectuelle et poète, Hélène Cixous a publié, depuis 1967, plus d’une soixantaine de fictions et d’essais. Sans compter ses articles et ses écrits pour le Théâtre du Soleil, la troupe d’Ariane Mnouchkine. Pour son premier roman, "Dedans", elle a reçu le Prix Médicis en 1969. Et en 1974, son engagement féministe l'incite à créer le premier Centre d’études féminines à l’Université Paris-VIII.

>> Hélène Cixous s'exprime sur le féminisme :

Hélène Cixous est donc, depuis ses débuts, une voix écoutée. Et une voix qui dit l’incertitude, qui dit le doute, l’aporie, qui tâche d’englober tous les possibles, face à la complexité du monde.

>> À propos de l'élection de Trump :

Linn Levy/mh

_{Hélène Cixous, "Correspondance avec le Mur" (éditions Galilée). L'ouvrage est accompagné de cinq magnifiques dessins à la pierre noire de l'artiste Adel Abdessemed.}