L'affaire Jaccoud

L'ex-avocat Pierre Jaccoud condamné pour assassinat en 1960. [RTS]
  • Justice et Faits divers
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30 octobre 1974

Un jour une heure

Le 1er mai 1958, Charles Zumbach est assassiné de quatre balles et de plusieurs coups de couteau dans son pavillon de Plan-les-Ouates, près de Genève. Quelques heures plus tard, André Zumbach, le fils de la victime, met en cause Me Pierre Jaccoud, ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats genevois, expliquant à la police que ce dernier avait voulu le tuer pour avoir eu une liaison avec sa maîtresse mais qu'il s'est trompé de victime. C'est le début de l'affaire Jaccoud, qui conduira à deux ans d'instruction, trois semaines de procès et à la condamnation de l'ex-avocat à sept ans de prison. Mais l'accusé ne cesse de clamer son innocence, malgré des preuves accablantes.

Le 1er novembre 1974, les avocats de Pierre Jaccoud déposent une demande de révision, comme l'explique ce reportage d'Un jour une heure. Pourtant, le 17 mai 1977, le recours est rejeté. Cette décision sera ensuite annulée par un arrêt du Tribunal fédéral mais, le 4 mars 1980, Pierre Jaccoud retire définitivement sa demande de révision.

Dans Le Nouveau Quotidien du 7 juin 1992, la chroniqueuse judiciaire Colette Muret, qui avait assisté au procès, revient sur l'ambiance dans la salle des Assises.

«A l'ouverture du procès, Pierre Jaccoud n'est plus que l'ombre du brillant tribun qui avait plaidé avec éclat tant de causes dans cette même salle des Assises. Mais s'il donne maintes preuves d'une faiblesse qu'on l'accusera de simuler, il retrouve par moment les accents éloquents, la voix de cuivre qui l'avaient rendu célèbre. (…) De ces audiences chargées d'émotion, mais aussi de moments fastidieux, il nous reste en mémoire le témoignage de trois femmes: Mme Jaccoud, l'épouse légitime et bafouée, admirable de dignité, soucieuse avant tout de ne pas charger l'homme effondré qui reste son mari. Linda Baud (la maîtresse), fine et jolie mais aux idées un peu courtes, qui ne fera rien pour tenter d'innocenter celui qui fut son Pygmalion et auquel elle doit selon ses propres dires huit années de bonheur. Enfin, la veuve de la victime, frêle silhouette voilée de noir, qui, honnêtement, s'est déclarée incapable d'identifier avec certitude en Pierre Jaccoud le meurtrier entrevu s'enfuyant lors de la nuit fatale…»