Soy un artista!

Soy à l'oeuvre dans son atelier. [RTS]
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5 février 1998

Neuchâtel Région

De son vrai nom Gaétan Gris, Soy est un graffeur chevronné. S’il reconnaît avoir par le passé franchi les limites de la légalité, désormais le jeune homme est "clean", assure-t-il. Terminés les tags nocturnes à la sauvette, il reçoit des commandes de clients. Comme tout artiste réglementaire.

Nous sommes en 1998, Neuchâtel région annonce ici la reconnaissance du graffiti. Ou de la peinture murale. Les graffeurs se retirent dans leur atelier et commencent à vendre leurs oeuvres. Bientôt ils seront exposés en galerie et entreront dans les salles de ventes aux enchères.

Depuis quelques années, la cote des graffeurs explose. Les collectionneurs se laissent séduire par ces peintres en basket. Et ce contre plusieurs milliers de dollars. Keith Haring, Ernest Pignon-Ernest, Banksy, Invader ou Seen sont de ceux qui ont franchi les portes des salles de vente et des galeries depuis longtemps.

Le graffeur serait-il donc devenu un peintre de salon? Aurait-il  perdu son esprit contestataire? La remise en cause de l'autorité, la mort, l'injustice sont autant de thèmes à portée universelle développés par le street art. Tout comme ils le sont par les "arts nobles". A ce titre, ce serait davantage le marché qui descend dans la rue que l’inverse.