La petite vagabonde

La chanteuse fribourgeoise Arlette Zola en 1963. Tout juste 14 ans, Fribourg. [RTS]
  • A travers la Suisse
  • Vidéo 3 min.

20 avril 1963

Divers

En 1963, le réalisateur fribougeois Jacques Thévoz consacre un documentaire à la ville de Fribourg. Dans une séquence du film, il nous fait pénétrer dans  le restaurant de la Grand-Fontaine et son atmosphère de fête et de fumée. Puis soudain, un instant de grâce. Une adolescente de presque 14 ans commence à chanter, avec toute l'innocence et l'assurance de son jeune âge, en s'accompagnant à la guitare.

Il s'agit de la belle-fille du patron, la future Arlette Zola, qui effectue là ses premiers pas devant une caméra, en interprétant La petite vagabonde, chanson qu'elle a écrite elle-même.

L'intégrale du reportage est accessible en lien.


Arlette Zola, de son vrai nom Arlette Jaquet, est née le 29 avril 1949 à Fribourg. Sa mère et son beau-père tiennent le restaurant de la Grand-Fontaine. Enfant, elle y chante déjà et joue de la guitare pour les clients.





C'est surtout son beau-père, René Quazzola, qui la met sur les rails en finançant son premier disque et en prenant contact avec le milieu de la musique. Résultat: il décroche un contrat avec la marque parisienne Disc AZ.

Fin 1966, Arlette Zola sort le single Elles sont coquines, son premier grand succès commercial (un titre écrit par Henri Baeriswyl, qui deviendra professeur de musique au Conservatoire de Fribourg). Suivent en 1967 Deux garçons pour une fille, Le marin et la sirène et Je n'aime que vous, qui la placent en haut des hit-parades des radios francophones.

Arlette Zola fait alors la Une des magazines pour jeunes, chante sur de nombreux plateaux TV, et se produit en Suisse et à l'étranger. Elle donne notamment des concerts en Bulgarie, où elle gagne un concours international de chanson, et au Brésil en 1967. La jeune chanteuse est également reconnue en Allemagne, où elle enregistre toute une série de disques. Mais le succès commercial va s'arrêter là.

Elle se retire peu à peu de la scène musicale à partir de 1970. Deux ans plus tard, elle se marie et gère en couple une exploitation agricole durant plusieurs années, dans le canton de Fribourg. Peu après la naissance de sa fille (1979), elle se sépare de son mari.

Grâce au soutien du musicien et compositeur genevois Alain Morisod, elle revient sur scène et représente la Suisse, en 1982, au Grand Prix de l'Eurovision à Harrogate en Angleterre. Elle remporte la 3ème place avec Amour on t'aime dont la musique est signée Alain Morisod, et offre ainsi à la Suisse son meilleur classement depuis bien des années. Suivront des galas et concerts, surtout en Suisse romande, et la sortie de nouveaux disques.

Propriétaire pendant un certain temps d'une boutique de vêtements dans sa ville natale, Arlette Zola partage sa vie aujourd'hui entre son travail de serveuse à Fribourg et le chant, qu'elle pratique pour le plaisir.