Pünter alias Pakbo

Sous cet air bonhomme se cache un vrai agent secret. [RTS]
  • Personnalités
  • Vidéo 42 min.

9 septembre 1969

Personnalités suisses

Le milieu dont il était issu et la vie tranquille que menait la famille d'Otto Pünter ne laissaient pas présager sa carrière d'espion, masquée sous le pseudonyme de Pakbo.

En septembre 1969, c'est derrière cette façade d'un homme rond et aimable que l'émission Personnalités suisses – intitulée «Le père tranquille de l'espionnage» – nous fait découvrir le véritable visage et les convictions de Pakbo. Otto Pünter est alors âgé de 69 ans et est un agent des renseignements à la retraite depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, il peut enfin se confier…

Jeune journaliste, fondateur de l'agence de presse socialiste INSA, Otto Pünter est passé peu à peu du journalisme à l'espionnage dans une Europe en guerre contre le nazisme. Voyageant dans les pays voisins de la Suisse, utilisant mots croisés et jus de citron pour crypter ses rapports, s'entourant d'un réseau de contacts des plus anonymes, Pakbo s'est mis au service d'un idéal, la lutte par tous les moyens contre le fascisme. S'il a sans doute risqué sa vie dans cet engagement sans faille, il en parle avec bonhomie.


Otto Pünter est né le 4 avril 1900 à Berne. Après ses études au lycée de cette ville, il mène un apprentissage commercial à Neuchâtel puis séjourne plusieurs années à l'étranger, en France, en Espagne et en Angleterre pour apprendre les langues.


Il fonde, à Berne en 1928, l'agence de presse socialiste «Insa» dont le but principal était de transmettre les nouvelles antifascistes. Dès 1929, Otto Pünter est en contact avec des mouvements clandestins antifascistes en Italie. Pendant la guerre d'Espagne et la deuxième Guerre mondiale, il s'engage, sous le nom de code «Pakbo» dans une intense activité d'espion et de chef de réseau fournissant des informations aux services de renseignements alliés afin de lutter contre le nazisme. Il cessera cette activité secrète à la fin de la guerre.

En parallèle à ses activités d'espion, il dirige de 1939 à 1956, le service de presse socialiste suisse. Otto Pünter obtient en 1948 le prix de journalisme de la ville de Turin. Puis en 1956, il prend la fonction de chef de presse de la SSR, poste qu'il occupera jusqu'à sa retraite en 1965.

Infatigable, il poursuit son engagement pour la société en devenant juge de district à Berne. Il s'éteint le 12 octobre 1988 à Berne.