Corinna Bille intime

Corinna Bille en 1961 [TSR]
  • Culture et Arts
  • Audio 20 min.

2 janvier 1956

Femmes chez elles

En 1956, Corinna Bille s'affirme déjà comme une romancière et nouvelliste accomplie. Auteure de deux romans (Théoda, Le sabot de Vénus) et de trois recueils de nouvelles (Le grand tourment, Douleurs paysannes, L'enfant aveugle), tous salués tant par la critique  que par les lecteurs, elle parle ici de de son enracinement valaisan, et de l'importance de la thématique montagnarde dans son oeuvre. Son goût pour l'écriture remonte à son enfance, ce qui explique peut-être la présence récurrente des enfants dans ses nouvelles.

Corinna Bille raconte aussi au prix de quelles acrobaties elle parvient à concilier l'écriture et la ville de famille.

L'entretien se conclut par la lecture de L'enfant aveugle par Françoise Morhange.

(Source photo: TSR 1961)

Corinna Bille naît en 1912 à Lausanne. Fille du peintre Edmond Bille et de Catherine Tapparel, elle épouse le poète valaisan Maurice Chappaz, avec qui elle aura eu trois enfants.

Corinna Bille passe la majeure partie de son enfance en Valais, région qui va fortement influencer son œuvre. Après un séjour à Paris (1934-1936), elle publie son premier recueil de poèmes Printemps en 1939 et son premier chef-d'œuvre romanesque Théoda en 1944, qui sera suivi du Sabot de Vénus en 1952 et de plusieurs recueils de nouvelles.

Ces écrits, empreints de réalisme, restituent l'âpreté de la vie montagnarde, les parfums de la végétation et les passions sourdes. C'est avec La demoiselle sauvage en 1974 que son talent est reconnu à l'étranger. L'écriture l'emporte, toujours plus impérieuse, plus féconde, avec un emploi du rêve, systématique dès 1973, livrant une thématique de l'errance, un érotisme candide, la confusion entre les règnes végétal et animal et la quête de l'unité paradisiaque, non sans cruauté ni humour, dans Deux passions de 1979 notamment. Elle s'éteint à Sierre en 1979.