Agota Kristof est née le 30 octobre 1935 en Hongrie. En 1956, elle fuit la répression avec son mari et s'installe à Neuchâtel. Elle travaille alors comme ouvrière dans une usine d'horlogerie à Fontainemelon. Agota Kristof écrit ses premières pièces de théâtre. Un train pour le Nord (1980) et L'expiation (1983) seront diffusées à la Radio Suisse Romande.
Elle connaît la célébrité en 1986 avec son premier récit Le grand cahier qui obtient le Prix du Livre européen et se voit traduit dans une trentaine de langues.
En avril de cette même année, elle est invitée sur le plateau de l'émission littéraire Dis-moi ce que tu lis. Aux côtés de la journaliste Valérie Bierens de Haan, trois personnalités donnent leur avis sur ce premier roman: la rédactrice en cheffe de Femina Marie-Pierre Dupont, l'auteur valaisan Christophe Carron et le jeune écrivain Emmanuel Carrère, qui ne tarit pas d'éloge sur ce récit.
La Preuve
Le deuxième tome La Preuve est publié en 1988 et reçoit le prix littéraire Le Ruban de la francophonie. Répondant aux question de Jean-Philippe Rapp pour le Téléjournal, Agota Kristof évoque le destin de Klaus et Lucas, les deux frères déjà présents dans Le Grand cahier. Les jumeaux se sont séparés. Klaus a quitté la région, laissant son frère Lucas seul, coupé d'une partie de lui-même.
Le Troisième mensonge
En 1991, le dernier volet de la "trilogie des jumeaux" Le Troisième mensonge sera couronné du prix du Livre Inter l'année suivante. Le journaliste de la TSR Pierre-Pascal Rossi la reçoit dans son émission littéraire Hôtel en 1992. Dans ce roman, après cinquante ans de séparation, Lucas retrouve enfin son frère Klaus.
Agota Kristof, qui s'est éteinte à Neuchâtel le 27 juillet 2011, compte parmi les grands écrivains de langue française du 20e siècle. Son oeuvre marquée par le thème de l'exil forcé se révèle pessimiste et teintée d'ironie douloureuse. Portée par une langue réduite à l'essentiel, son écriture subjugue mais peut aussi désarçonner le lecteur en le privant des ses repères habituels.
Martine Cameroni pour les archives de la RTS