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La Revue genevoise

La Revue genevoise au Casino-Théâtre.
La Revue genevoise au Casino-Théâtre.
Ancrée dans la culture genevoise depuis plus de 120 ans, la Revue offre un spectacle humoristique et satirique dont les habitants du bout du lac ne semblent pas se lasser.

Une tradition genevoise

C'est au Casino-Théâtre, situé rue de Carouge, dans le quartier populaire de Plainpalais, qu'a lieu la première revue en 1892. S'inspirant des revues parisiennes, mais également de la tradition du café-concert et du théâtre de boulevard, ces spectacles, qui peuvent être programmés tout au long de l'année, sont pendant des décennies un rendez-vous incontournable pour les Genevois. Petite revue de revues, entre 1962 et 1967.

La revue des revues
La revue des revues / Edition Archives / 1 min. / le 11 décembre 2018

Le Casino-Théâtre

Le destin de la Revue genevoise est indissociablement lié au Casino-Théâtre, une institution unique en Suisse romande. Claude Fradel représente la troisième génération de gérants. En 1970, au micro de Marlène Belilos, il revient sur l’histoire d’un lieu créé au début du 20e siècle par son grand-père, et d’abord dédié au café-concert.

Claude Fradel, directeur du Casino-Théâtre de Genève, 1970. [RTS]
Casino-Théâtre (historique) / Carré bleu / 4 min. / le 13 décembre 1970

L'école de la revue

Certains des comédiens animant les revues viennent de France. D'autres sont des Suisses. C'est le cas d'Irène Vidy. Si, comme le suggère son nom de scène, elle débute sa carrière à Lausanne, elle est rapidement recrutée par Marguerite Fradel, la mère de Claude Fradel, et passe une bonne partie de sa carrière au Casino-Théâtre de Genève, entre revues et théâtre de boulevard. En 1970, interviewée dans le cadre de l'émission Madame TV, elle revient sur ces années.

La revue, c'est la comédie, c'est le chant, c'est la danse. Il faut savoir tout faire. C'est très fatiguant!

Irène Vidy
Irène Vidy, comédienne suisse. [RTS]
Irène Vidy extrait / Madame TV / 4 min. / le 17 janvier 1970

Un style dépassé

Si les spectacles de revue réussissent à peu près se maintenir, les vaudevilles, avec qui ils partagent l'affiche, n'ont plus vraiment la cote en 1970. Les jeunes comédiens se désintéressent de ce genre jugé vulgaire, voire « bourgeois », et les vedettes d’antan sont vieillissantes. Aux côté de Jo-Johnny, un incontournable du Casino-Théâtre, on trouve aussi un comédien d'origine parisienne, Henri Lauriac.

L'acteur Henri Lauriac au Casino-Théâtre de Genève, 1970. [RTS]
Travailler Casino-Théâtre / Carré bleu / 3 min. / le 13 décembre 1970

Déclin et renouveau

En 1976, le Casino-Théâtre ne parvient plus à tourner. Claude Fradel doit se résoudre à vendre et à quitter les lieux. Le bâtiment se détériore au point de devenir dangereux. Il sera racheté en 1982 par la Ville de Genève et restauré entre 1986 et 1989. La Revue genevoise s’y réinstalle. Une nouvelle équipe prend les rênes du spectacle et lui redonne vie. A sa tête, un certain Pierre Naftule.

La Revue 1991 de Pierre Naftule
Et Naftule fut / Journal Romand / 1 min. / le 30 septembre 1991

A Genève.... et ailleurs

La Revue de Genève est célèbre, mais elle n'est pas la seule. En Suisse romande, d'autres endroits ont développé cette tradition. C'est le cas de Servion, où Jean-Claude Pasche, alias Barnabé, amoureux d’opéras et d’opérettes, animera de 1967 à 2017 une revue réputée.

La revue de Servion de Barnabé, en 1999. [RTS]
La revue de Servion / Sortie libre / 2 min. / le 11 décembre 1995

Les revues sont aussi l'occasion pour des humoristes de faire leurs armes ou tout simplement d'exercer leurs talents. Au Locle, le duo Cuche et Barbezat a été aux manettes de la revue de fin d'année durant de nombreuses années. Rencontre avec l'équipe de la cuvée 1995.

Benjamin Cuche à la revue du Locle, 1993. [RTS]
Cuche et Barbezat au Locle / Sortie libre / 3 min. / le 11 décembre 1995

Le déclin du théâtre de boulevard n'a pas eu raison d'elle. L'avènement de la télévision non plus. Les revues vont-elles survivre à la déferlante du numérique, qui est en train de révolutionner nos habitudes en matière de loisirs et de culture ? L'avenir nous le dira.

Sophie Meyer pour Les archives de la RTS

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