C’est une tricherie énorme. Volkswagen a installé un logiciel fraudeur sur 11 millions de ses véhicules diesel pour faire croire qu’ils polluaient moins. "Temps Présent" jette la lumière sur les zones d’ombre de ce scandale industriel sans précédent. Comment la fraude a été découverte? Comment Volkswagen a-t'elle voulu duper les autorités américaines et comment ont-ils été contraints d’avouer et pourquoi l’Europe n’a rien vu venir? Retour sur l'histoire d’une multinationale qui a pêché par arrogance. Et qui a perdu.
Volkswagen rêvait du titre de no.1 de l’industrie automobile, mais il lui fallait conquérir le marché du diesel américain. L’enjeu est de taille car les normes d’émission de pollution sont plus strictes là-bas qu’en Europe. A la surprise de tous ses concurrents, Volkswagen y parvient.
Il s'agit en fait d'un énorme mensonge. En voulant étudier l’exemplarité de ces petits modèles diesel, une ONG découvre qu’ils sont en réalité aussi sales sur les routes que d’énormes camions 30 tonnes. Alertées, les autorités américaines exigent des explications. Volkswagen tente de cacher la fraude mais les agences de l’environnement se fâchent et menacent Volkswagen d’être interdit de vente aux Etats-Unis. Acculé, le géant de l'automobile avoue: il a triché.
Dès lors, l'empire vacille. Un empire qui pèse 200 milliards d’euros de chiffre d’affaire et 600'000 emplois directs. Le groupe réunit non seulement la marque Volkswagen, mais aussi Audi, Seat, Skoda et même Porsche. Chacune de ses marques est concernée par la fraude.
Une telle puissance économique ne laisse pas indifférent les gouvernements. La découverte du scandale aurait-elle été possible en Europe? Le soupçon se confirme face à la puissance du lobby de l’automobile sur les institutions européennes. Et l’adoption de nouvelles normes moins sévères en matière de pollution, en février dernier, cinq mois seulement après le scandale du logiciel fraudeur, résonne comme une confirmation.
Rediffusion le vendredi 11 mars 2016 à 10h40 et le lundi 14 mars 2016 à 15h15 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage d’Isabelle Ducret et Philippe Mach
Image : Pierre-Alain Jaussi Son : Philippe Combes Montage : Katherin Genoud