Tarte ta gueule à la récré
Bizutages qui dépassent la mesure, élèves rossés pour leur anniversaire, plusieurs incidents récents ont donné l'impression aux parents que les préaux d'école étaient devenus des zones dangereuses où règne une violence incontrôlée. A Genève, le conseiller d’Etat Charles Beer a fait du retour au calme dans les cours de récréation son cheval de bataille. Peut-on éviter que les petites bagarres habituelles entre élèves ne dégénèrent en pratiques perverses qui mettent la santé des enfants en danger ?
<p>La presse s’est fait le relais de plusieurs cas de violence dans des écoles, notamment dans le chef-lieu genevois. Rackets, bizutages, passages à tabac, n’ont cessé de remplir les colonnes des quotidiens et les sommaires des émissions. Cela doit cesser ! C’est en tout cas le message que le nouveau conseiller d’Etat Charles Beer a fait passer à Genève. Il a promis un lot de mesures censées enrayer cette recrudescence et a lui même montré la voie en envoyant un élève qui avait tenté d’étrangler son professeur devant le procureur de la cité de Calvin. Une première.<br/><br/> Temps Présent a voulu en savoir un peu plus sur les recettes qui sont appliquées dans les écoles en terme de prévention et d’échanges. Pour ce faire, nos reporters se sont rendus dans trois cycles d’orientation du canton de Genève : la Golette à Meyrin, Budé au Petit-Saconnex et Cayla.<br/><br/> Les principaux acteurs se sont confiés à nos caméras : les élèves bien entendu, mais aussi les professeurs, les médiateurs, les psychologues et les conseillers sociaux qui les entourent. On observe ainsi les échanges et le dialogue qu’ils cultivent avec les jeunes au travers de la médiation et la volonté de les responsabiliser en leur donnant la parole et le « pouvoir démocratique » au travers des conseils de classe par exemple. Et la démarche va bien au-delà des murs de l’école, puisque les réseaux sont une partie intégrante de cette démarche, à l’instar de l’intense collaboration des établissements et des autorités avec les éducateurs de rue.<br/><br/> Temps Présent dresse un portrait objectif des nombreuses structures qui sont mises à la disposition des élèves et de la manière dont elles sont perçues et sollicitées. Un tableau qui se veut également un éclairage optimiste sur la prise de conscience des jeunes et leur reconnaissance de la part de la société.</p><h3>Bibliographie sélective</h3> <p>Boumard, Patrick (dir.) (1999). L’école, les jeunes, la déviance. Paris : P.U.F (Education et formation. Enfants et adolescents en difficultés) <br/><br/> Danancier, Jacques (2000). La violence dans les établissements sociaux : comprendre, évaluer, répondre. Paris: Dunod (Action sociale) <br/><br/> Debardieux, Eric (1999). La violence en milieu scolaire. Paris : ESF (Actions sociales / Confrontations) <br/><br/> Devos, René (1999). Le bizutage. Paris : P.U.F (Médecine et Société)<br/><br/> Olweus, Dan (1999). Violences entre élèves, harcèlements et brutalités : les faits, les solutions. Paris : ESF (Pédagogies. Recherche) <br/><br/> Tomkiewicz S. et Vivet P. (dir.) (1991). Aimer mal, châtier bien : enquêtes sur les violences dans des institutions pour enfants et adolescents. Paris : Seuil<br/><br/> Vienne, Philippe (2003). Comprendre les violences à l'école. Bruxelles: Ed. De Boeck Université</p>
Générique
Un reportage de Jean Quaratino et Roland Tillmanns
Image : Patrice Cologne Son : Benoît Crettenand Montage : Monique Preiswerk
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Pain Paillasse, la grande invasion
Les Suisses aiment le vrai bon pain. Mais ils ont été conquis, ces dix dernières années, par le pain Paillasse, un produit fabriqué en quantité industrielle. Le boulanger Aimé Pouly, un surdoué du marketing, a étendu les tentacules de son empire sur toute la Suisse et même en Allemagne et en Autriche. Avec huit cents points de vente aujourd’hui, son Paillasse est en train de submerger les enseignes des artisans. Devront-ils tous se convertir au Paillasse ?
<p>On dit de lui qu’avant de savoir faire du pain, il savait déjà le vendre. Temps Présent vous propose de découvrir le fabuleux destin d’Aimé Pouly, un homme qui se définit lui-même comme un gagnant, doté d’un insatiable appétit pour les affaires et d’un indéniable savoir-faire en la matière. Parti de rien, Aimé Pouly ouvre sa première boulangerie en 1974. Résolu à se faire un nom, il décide de casser les prix et bientôt de se lancer dans une production industrielle. Mais voilà, les consommateurs n’en veulent pas et réclament un produit authentique. C’est alors que lui vient une idée : fabriquer de manière industrielle un pain qui ait toutes les caractéristiques d’un produit artisanal. Le pain Paillasse, le seul, le vrai – selon la formule consacrée – est né et la fortune d’Aimé Pouly assurée. Aujourd’hui, Aimé Pouly dirige d’une main de fer la plus grosse boulangerie de Suisse et compte plusieurs centaines de franchisés.<br/><br/> Si le succès commercial de Pouly Tradition et de Paillasse Marketing est indiscutable, restent quelques ombres au tableau. La première est d’ordre juridique, puisqu’un brevet d’invention a été déposé dans plusieurs pays européens -bien avant l’arrivée du pain d’Aimé Pouly- par René Payet, un boulanger français, dont le fils revendique la paternité et les droit d’exploitation du Paillasse. La seconde concerne les projets d’expansion d’Aimé Pouly, notamment en direction de Lausanne et du Groupe Polli. La troisième, et sans doute la plus importante, concerne le problème que représente cette « standardisation » du pain et le risque de manque de diversité du marché, comme le fait remarquer un chroniqueur gastronomique qui a testé le Paillasse. La stratégie marketing de Pouly occupe si bien le terrain du pain artisanal, que certains artisans boulangers indépendants créent des copies d’un produit industriel (!) ou deviennent des franchisés.<br/><br/> De son usine de Satigny en passant par ses boulangeries et son imposante villa, Temps Présent dresse le portrait d’un businessman, passionné par son empire, les voitures de sport et les belles femmes.</p>
Générique
Un reportage de Jacques de Charrière et Dominique Clément
Image : Riccardo Willig Son : Michel Gremion Montage : Bruno Saparelli