Y a-t-il deux manières d’exercer le pouvoir? Celle des hommes, autoritaire et parfois violente, ou celle des femmes, douce et empathique? Des personnalités, comme le promoteur immobilier Bernard Nicod et l’ancienne arbitre internationale de football Nicole Petignat, en débattent sur le plateau de Tango.
Le pouvoir a-t-il un sexe? Ou qu’est-ce qui conditionnerait la manière de l’exercer ? Certaines féministes ont longtemps soutenu l’hypothèse que les femmes l’assumeraient de façon plus vertueuse et moins agressive. Un exemple célèbre, "La Dame de fer", alias Margaret Thatcher, a pourtant suscité la désillusion… Pour autant, la question de la présence des femmes à des postes de direction d’entreprise où elles sont une minorité reste entière quand bien même leur efficacité est démontrée. Leur nombre n’a pas vraiment augmenté au Parlement! Et à la maison: qui prend les décisions essentielles?
On peut dire que Nicole Petignat, la fille qui a longtemps sifflé les garçons, en connaît un brin sur la question! Cette Jurassienne de 45 ans a été l’unique femme à ce jour à avoir arbitré en Coupe de l'UEFA le 14 août 2003. La désormais ex-arbitre investi le plateau de Tango pour faire débat aux côtés de six autres femmes et hommes de pouvoir. Parmi ces derniers, le promoteur immobilier Bernard Nicod, 63 ans. Cet entrepreneur à succès ne cache pas son goût du pouvoir et les coups de gueule qui l’accompagnent.
Des reportages ponctuent Tango. un sondage nourrit le débat. Il est réalisé en collaboration avec le magazine L’illustré qui en publie les résultats le jour de la diffusion. Une journaliste de cet hebdo, Marie Mathyer met également son grain de sel dans l’émission à travers une chronique: "Comment apprendre les gestes et les mots du pouvoir".
Invités:
Nicole Baur,
50 ans. Cette ancienne journaliste de la Radio suisse romande s'est d'abord essayée à la politique dans le canton de Vaud en présidant le parti des Verts. Son engagement féministe ne date pas d'hier. Elle a notamment milité dans l'association Pacte et dirige depuis 2008 le service de la politique familiale et de l'égalité du canton de Neuchâtel.
Nicole Petignat,
45 ans. Cette Jurassienne pur sucre est la première femme à avoir exercé le "métier" d'arbitre de football au plus haut niveau. En Suisse d'abord, puis sur la scène internationale où sa carrière a culminé en 1999 lorsqu'elle a sifflé la finale de la coupe du monde féminine de football. Retirée de l'arbitrage en 2008, elle est aujourd'hui kinésithérapeute à Zurich et dans le Jura. Et le football, ce "loisir de garçons", la passionne encore...
Elisabeth Keller,
47 ans. Entrepreneuse de l'année en 2009, la société de cette mère de 4 enfants est leader mondiale dans son domaine: la confection de pochettes, gants et autres serviettes en microfibre qu’elle fournit à plus de 2000 clients, essentiellement horlogers. Babette Keller est surtout une patronne atypique qui engage prioritairement des femmes dans son entreprise (21 sur 26 salariés) parce que, dit-elle, elles sont plus "dégourdies". Pas féministe pour un sou, elle pense que c'est aux femmes de se prendre en main pour que leurs rapports avec les hommes changent un tant soit peu leur attitude...
Bernard Nicod,
63 ans. Qui ne connaît pas le plus célèbre promoteur immobilier de Suisse romande? Ce catholique pratiquant est aussi capitaine dans l'infanterie de montagne. C'est dire si ses modèles de pouvoir ou d'autorité sont puisés dans la tradition la plus helvétique. Riche, il croit aux vertus de l'effort et admire des êtres d'exception comme le pape Jean-Paul II ou le défunt président du CIO, Juan Antonio Samaranch. Garde-à-vous!
Yves Nidegger,
55 ans. Réélu en octobre 2011 au conseil national, cet avocat genevois, père de 5 enfants, est l'une des têtes pensantes de l'UDC romande. Il ne cache pas qu'il est philosophiquement un conservateur tout à fait décomplexé. Sous ses airs un peu froid, celui qui fut aussi journaliste est souvent capable d'une ironie cinglante. Gare à vous, les filles...
Alain Valterio,
60 ans. Psychologue et analyste jungien installé à Sion, Alain Valterio tient aussi une chronique bimensuelle dans l'hebdomadaire Coopération. L'homme n'est pas du genre à s'en laisser compter par le "politiquement correct" qui tient lieu de bréviaire contemporain. Par exemple, il considère qu'"être un mâle dominant n'est pas une maladie, ce serait plutôt le contraire (...) Il est d'autant moins dangereux aujourd'hui d'être un mâle dominant pour l'équilibre entre les hommes et les femmes, qu'il existe autant de femelles dominantes sans pour autant que personne ne songe à les traiter de malades". Voilà qui est dit...
Cédric Annen.
Le Municipal lancéen s'est fait connaître en enfilant sa plus belle robe pour contester un cours destiné exclusivement aux femmes. Une démarche qui découle de source lorsqu'on connaît son dicton préféré: "Il n’y a pas de problème, que des solutions. Et s’il n’y a pas de solutions, alors il n’y a pas de problème."
Natacha et Florent Broquet.
Elle travaille. Il est l'homme au foyer. Et ça marche!