Survivre au chaos, tel est, trois fois par an, le destin du Musée d’Art Moderne et Contemporain à Genève lorsqu’il faut démonter l’exposition précédente, recevoir d’innombrables caisses et paquets, faire passer par les fenêtres des sculptures monumentales et ensuite réaménager les quatre étages du musée pour accueillir des artistes qui ont chacun des exigences particulières.
Au milieu de cette effervescence, Christian Bernard, directeur du musée, s’attache à faire dialoguer les imaginaires bouillonnants réunis pour cette nouvelle exposition.
"Notre mission c’est de présenter trois fois par an le même musée mais sous un jour différent", affirme Christian Bernard. Dans le cadre du cycle "L’Eternel détour", le directeur du MAMCO a ouvert les portes de son musée à l’équipe de Préliminaires à un moment de grande effervescence qu’il qualifie aussi de dépressif: le démontage d'une expo et la mise en place de la suivante. Cinq artistes y sont convoqués.
Sous nos yeux, les murs sont abattus et les oeuvres qui ont habité le musée quatre mois disparaissent tandis que les suivantes sont "mises en scène" sous la houlette de Christian Bernard. Les monteurs et installateurs – tous des jeunes artistes engagés par le MAMCO - s’activent pour que tout soit prêt le jour de l’inauguration, le 5 juin.
Ces préliminaires permettent de découvrir de manière surprenante les œuvres de Bruno Gironcoli, artiste autrichien décédé en 2010. Il a laissé des sculptures énormes et délirantes, des ovnis jaunes coiffés de madones et de bidets. Les quatre autres artistes sont Vidya Gastaldon, Alex Hanimann, Anton Henning et Sylvie Auvray. Cette dernière nous invite à entrer dans l’univers étonnant de ses "Bestioles" qui paraissent en conversation… A tel point que personne ne s’étonnerait de les entendre parler comme les animaux des Fables de La Fontaine!