L'un a juste besoin d'un crayon et d'une feuille de papier pour raconter des histoires. L'autre utilise ses mains pour travailler le bois et la pierre afin de mieux comprendre l'histoire de certains monuments. Paju cette semaine vous emmène dans les Franches-Montagnes, terroir dans lequel Derib a installé les bulles de sa dernière bande dessinée, puis en Bourgogne où Marcellin le Jurassien vit désormais. Alors que toujours au fil du Rhône, Virginie Brawand se balade dans les vignobles de Tain-l'Hermitage.
Derib, la nature au bout du crayon
Après plus de cinquante ans de carrière, l’enthousiasme de Derib est intact. Le créateur de Yakari, qui se définit parfois comme un dessinateur animalier, a eu envie de rendre hommage à la seule race de cheval suisse: le "Franches-Montagnes". De cette envie est née "Le Galop du Silence", une bande-dessinée qui raconte le terroir jurassien à travers des personnages inspirés de "vrais" franc-montagnards.
L’équipe de Paju a suivi Derib dans l’aventure de cet album, de son atelier de La Tour-de-Peilz au Marché-Concours de Saignelégier.
Un reportage de Romain Guélat
En plus...
Marcellin, la vie à pleines mains!
Les mains du Jurassien Marcellin Babey sont chargées d’histoires. Elles lui servent à décrypter les monuments de la Bourgogne où il vit mais aussi à travailler le bois et la pierre. Cet historien de l’architecture est également un musicien remarquable qui joue de multiples instruments : au final, une dilatation de la vie et la recherche d’une sobriété heureuse.
Marcellin Babey est né dans le Jura il y a 59 ans. Petit, il parcourt déjà les forêts et s’initie à la musique. Il fera des études d’histoire de l’architecture avant de choisir le tournage sur bois comme activité principale. Poursuivi par la justice militaire pour non-paiement de la taxe, il quitte la Suisse et s’installe en Bourgogne du sud il y a vingt-cinq ans où il élèvera ses trois filles.
Dans un environnement d’art roman et de nature prodigue, il poursuit sa quête d’une sobriété heureuse, choisissant l’intensité des rencontres et des découvertes historiques au confort petit-bourgeois. Il étudie, enquête dans le passé, fouille des documents et des édifices, mais sans quitter le travail manuel du bois et de la pierre.
Pour se reposer et dilater sa vie, Marcellin joue du piano, de l’accordéon ou du violon. Ce qui ne l’empêche pas d’être également un fervent militant de la défense de l’environnement. C’est une variété de passions engageantes qui nous sont transmises dans ce très beau portrait.
Un reportage de Pascal Rebetez