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La longue saison de Roman Wick, champion en AHL avec Binghamton

Roman Wick se retrouve coincé entre David Steckel et un "linesman". [Reuters - Blair Gable]
Roman Wick (au milieu) se fera-t-il une place au soleil en NHL en 2011/2012? - [Reuters - Blair Gable]
Roman Wick est devenu récemment le premier Suisse à devenir champion en AHL, l'antichambre de la NHL. L'attaquant international de Binghamton aurait cependant sûrement échangé ce titre contre une place de titulaire à Ottawa.

Si la saison de Roman Wick s'est finie sur un titre (la Coupe Calder d'AHL), elle n'en a pas moins été compliquée. C'est surtout mentalement que l'ancien joueur des Kloten Flyers a souffert.

Joint au téléphone par Sportinformation alors que la fête battait son plein à Binghamton, le natif de Zuzwil (SG) confirmait que l'heure était encore aux réjouissances. Il est 17 heures et le Suisse de 25 ans doit interrompre au plus vite la conversation. Ses coéquipiers et lui doivent participer aux célébrations, avec notamment une parade dans les rues de la ville de l'état de New York.

Sans avantage de la glace

Les "B-Sens", équipe ferme des Sénateurs d'Ottawa depuis 2002, viennent de remporter leur premier titre d'AHL. Pour ce faire, ils ont vaincu une dernière fois les Aeros de Houston (3-2) lors de la finale de la Coupe Calder. Combien de fans sont venus accueillir Wick et ses coéquipiers? "Je ne sais pas, je ne les vois pas encore", se marre-t-il.

Le triomphe de Binghamton dans le Ligue américaine était loin de couler de source après une saison régulière plutôt difficile. Les Senators ont terminé septième de la Conférence Est et ont dû trimer lors des playoff pour réussir ce petit exploit. Ils ont d'abord battu les Manchester Monarchs (4-3), avant de se payer successivement le scalp des Pirates de Portland (4-2), des Checkers de Charlotte (4-0) et de battre Houston en finale (4-2), le tout sans jamais avoir l'avantage de la glace.

Supérieure à la LNA

"Sept ou huit joueurs d'Ottawa (réd: les Sénateurs n'étaient pas qualifiés pour les playoff de NHL) sont venus nous renforcer pour les séries", indique l'international helvétique. "Cela nous a grandement facilité les choses et nous avons ainsi pu pratiquer du bon hockey. Nous avons fait preuve de sang-froid en attaque et nous étions très solides derrière. Je pense que la Coupe Calder est un des titres parmi les plus compliqués à gagner." Pour Wick, l'intensité est supérieure en AHL par rapport à la LNA, notamment en séries éliminatoires. "Il y a un tour de plus à passer et la compétition dure jusqu'au mois de juin."

Le sacre de Binghamton illustre à merveille à quel point le succès peut intimement côtoyer l'échec. Au premier tour des playoff, les Senators étaient en effet menés 3-1 dans la série par Manchester, avant de renverser la situation. Il leur a même fallu aller jusqu'à la prolongation du sixième match pour sauver leur peau une deuxième fois. Lors de l'acte VII, les deux équipes étaient encore à égalité (5-5) à 105 secondes de l'ultime sirène...

si/tai

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La NHL ou la Suisse?

En AHL, Roman Wick s'est montré à son avantage lors de ces playoff. Le St-Gallois a enfilé quatre buts et offert cinq assists. Lors de la saison régulière, il avait rendu une fiche de 20 réussites et 22 passes en 70 matches. "Une performance suffisante pour finir par l'emporter et ramener la Coupe", a-t-il glissé en guise de bilan de sa saison. Malgré les cotillons qui l'entourent aujourd'hui, l'homme aux 55 sélections avec le maillot national gardera un souvenir mitigé de cet exercice 2010/2011.

Celui-ci n'a pas été facile pour lui, qui pensait avoir traversé l'Atlantique pour s'établir au plus vite en NHL. Au final, il n'a griffé la glace de la meilleure ligue du monde qu'à sept reprises, n'a été utilisé que deux fois plus de dix minutes par match et n'a pas inscrit son nom sur la feuille des pointeurs.

Le titre d'AHL est-il une vraie consolation pour lui? "Je ne sais pas. Difficile à dire. Ma saison a été clairement en dents de scie, mais il ne faut plus y penser. Tout cela est derrière moi et je regarde vers le futur". Son avenir justement, il le voit en NHL et il ne souhaite pas revivre les longs déplacements en bus de cette ligue mineure. Au cas où, en Suisse, les Kloten Flyers et le CP Berne l'accueilleraient les bras ouverts...