Doubles tenants du titre, les Lakers ont été sortis par Dallas

Les Los Angeles Lakers, doubles champions NBA en titre, sont sortis des playoff par la petite porte dimanche après un naufrage à Dallas (122-86) qui marque la fin d'une époque pour la prestigieuse franchise et la fin de carrière de l'entraîneur Phil Jackson.

Cette élimination en quatre matches ("sweep" soit "coup de balai" en anglais) est leur première depuis 12 ans et leur sortie à ce même stade des demi-finales de Conférence Ouest face à une autre équipe texane, San Antonio.

Dallas, finaliste NBA en 2006 mais jamais sacré champion et qui n'avait passé qu'un seul tour en séries depuis 2007, rencontrera maintenant Oklahoma City ou Memphis en finale de Conférence Ouest, pour une place en finale NBA.

Odom et Bynum exclus pour des mauvais gestes

La rencontre s'est terminée en véritable humiliation pour les champions en titre et deux d'entre eux - Lamar Odom et Andrew Bynum - ont été exclus pour un très mauvais geste à une minute d'intervalle dans le dernier quart-temps, montrant le visage peu avenant des Lakers dans la défaite.

"Notre façon de finir le match a été décevante, a indiqué Phil Jackson à propos de ces incidents. J'ai toujours dit que Dallas était une très bonne équipe, ils avaient fini la saison régulière avec le même bilan que nous (57 victoires). Dans cette série, ils ont mieux joué que nous collectivement."

Dans un match à sens unique, aucun joueur des Lakers n'a dépassé 17 points (Kobe Bryant) et les remplaçants des Mavericks (dont Jason Terry, 32 points) ont marqué autant de points (86) que l'équipe entière des Los Angeles.

Terry a égalé un record individuel des playoff NBA en inscrivant 9 paniers à trois points et les "Mavs" ont égalé un record collectif avec 20 paniers shootés de derrière l'arc (62% de réussite). A lui seul, Terry a marqué plus de points que tous les Lakers dans le deuxième quart-temps (20-16)...

Le record de titres de Boston pas encore égalé

Les Lakers ont offert une fin de carrière en queue de poisson à Jackson, vainqueur de 11 titres NBA comme entraîneur des Chicago Bulls (6) dans les année 90 et des Lakers dans les années 2000 (5), un record pour un coach NBA. La franchise de Los Angeles, la plus titrée du XXIe siècle, espérait cette saison égaler le record de titres de Boston (17).

Les éliminations rapides de San Antonio (au premier tour contre Memphis) et Los Angeles marquent probablement la fin d'une époque en Conférence Ouest. Ces deux équipes ont en effet remporté 11 des 12 derniers titres de champions de l'Ouest mais leurs joueurs majeurs se font vieux et leur cinq majeur respectif en 2010-2011 atteignait 30 ans de moyenne d'âge.

Quatre titulaires des Lakers (Bryant, Gasol, Fisher, Artest) sont déjà trentenaires alors quatre titulaire des Spurs ont 29 ans ou plus. Il y a fort à parier que ces deux équipes auront un visage un peu différent en octobre à l'ouverture de la prochaine saison.

La sortie de Phil Jackson gâchée

La déroute des Los Angeles Lakers dimanche à Dallas en demi-finale de Conférence Ouest a privé Phil Jackson d'une sortie à la hauteur de ses 11 bagues de champion. Le départ en retraite de cette personnalité emblématique et la sévérité de la correction reçue par des doubles champions en titre marquent la fin d'une ère pour les "purple and gold" (or et violet), devenus subitement les "purple and old" (vieux et violet).

Le successeur de Jackson - son assistant Brian Shaw ? - devra reconstruire et rajeunir un cinq majeur de plus de 30 ans de moyenne d'âge, un chantier qui pourrait prendre du temps car peu de joueurs sont en fin de contrat. Il faudra aussi essayer d'effacer le traumatisme laissé par une telle claque.

Des stars qui n'ont pas assumé leur rôle

Les stars (Kobe Bryant et surtout Pau Gasol) n'ont pas assumé leur rôle et les fautes anti-sportives déplacés de Lamar Odom et Andrew Bynum, dimanche en fin de match, ont terni l'image d'un club souvent cité en exemple.

"Ce n'est pas marrant de finir là-dessus mais cela a été un beau voyage", a-t-il déclaré. "Phil m'a fait grandir, a souligné Bryant après onze ans passés sous sa direction. Il a influencé ma vie en général et pas seulement le basket. Cela va être un peu bizarre pour moi la saison prochaine (sans lui)."

Après avoir longuement hésité à rempiler, l'ancien New York Knicks des années 70 était revenu cette saison pour viser un troisième titre consécutif avec le même noyau de joueurs, un "three peat" qu'il avait déjà réalisé deux fois à Chicago avec Michael Jordan et Scottie Pippen (1991-1993, 1996-1998) et une fois à Los Angeles avec Bryant et Shaquille O'Neal (2000-2002).

Un groupe peut-être lassé de vivre et gagner ensemble

Mais après une saison régulière correcte (57 victoires, comme en 2010), tout s'est déréglé en playoff, au moment où les observateurs pensaient que la taille (Bynum, Gasol, Odom) et l'expérience allaient faire la différence. Le premier tour difficile contre la Nouvelle-Orléans (4 victoires à 2) a été un avertissement et la série contre Dallas a été l'explosion finale d'un groupe peut-être las de vivre et de gagner ensemble après 77 matches de playoff (et trois finales NBA) en l'espace de seulement trois ans (depuis avril 2008).

"Cette accumulation est dure à gérer physiquement et émotionnellement, a expliqué Jackson. C'était un trop grand défi pour nous cette année." Jackson, 65 ans, a dû passer les dernières minutes de sa vie de coach à voir son équipe se liquéfier et perdre son sang-froid, oubliant toute discipline en défense et piétinant les préceptes de la fameuse "attaque en triangle".

Le taiseux du Montana, connu pour ses penchants bouddhistes, d'où ce surnom de "Zen Master", avait le sourire un peu crispé en quittant le terrain. D'autant qu'il avait écopé une heure juste avant la rencontre d'une amende de 35'000 dollars pour avoir critiqué l'arbitrage après le match no3. "Mais ils (la NBA) ne peuvent plus rien contre moi maintenant", se réjouit-il.

Avant de quitter la scène, l'entraîneur NBA au meilleur pourcentage de victoires en saison régulière (70,4%) et en playoff (68,8%) a quand même offert des mots d'espoir pour la franchise qu'il quitte: "On sait tous que ce club revient toujours au premier plan. Les Lakers vont survivre".

afp/dbu