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Earl: "si je suis pro, c'est en partie grâce à Gretzky"

Robbie Earl est le leader offensif d'un HC Bienne qui a repris du poil de la bête vendredi, après une série noire de 5 défaites. L'attaquant s'est fait l'auteur du but gagnant face à Langnau. Jeudi, au sortir de l'entraînement, RTSsport.ch a pu s'entretenir avec l'Américain.

Pour espérer disputer les playoff, Bienne a besoin d'un Robbie Earl (32 ans) en forme. L'attaquant américain a marqué un but -son 100e en National League- ô combien important vendredi, permettant au HCB, en crise ces derniers temps, de dominer Langnau 2-1.

Le Californien fait partie des visages connus du championnat helvétique. Il y évolue depuis 2012, si l'on excepte un séjour de quelques mois à Färjestad en Suède en 2015. Son "histoire d'amour" avec la Suisse a commencé en décembre 2011. Earl, alors sociétaire de Salzbourg, avait été sollicité par Arno Del Curto pour renforcer Davos durant la Coupe Spengler. A raison, car la victoire fut à la clef.

On connaît la suite: Earl a fait le bonheur de Rapperswil, de Zoug, puis du HCB.

"Je suis parti de la maison à 13 ans"

RTSsport.ch:Après avoir été délaissé par votre père, et puisque votre mère est décédée quand vous aviez 2 ans, vous avez été élevé par vos grands-parents. On imagine que cela forge le caractère?

ROBBIE EARL: Mes grands-parents ne nous ont amené que du positif, à mes deux soeurs et à moi. Ils ont fait un super job. Puis, un jour, c'est étrange: tu as assez grandi pour te rendre compte que les autres enfants ont des parents. Mais j'ai toujours pu compter sur le soutien de ma famille. Je suis parti de la maison à 13 ans, pour me consacrer uniquement au hockey. Divers coaches, également, m'ont aidé, comme mes grands-parents, à devenir ce que je suis aujourd'hui.

RTSsport.ch:Vous avez grandi à Los Angeles. Avez-vous eu la chance de voir jouer Wayne Gretzky, qui portait alors le maillot des Kings en NHL (1988-1996)?

ROBBIE EARL:Oui. J'ai pour ainsi dire grandi sur la patinoire d'entraînement des Kings. J'ai donc pu le voir à l'oeuvre assez souvent. Si je suis un joueur professionnel aujourd'hui, c'est en partie grâce à ce boom que Gretzky a créé en Californie. Il a eu un grand impact sur mon intérêt pour le hockey. Si j'aime ce sport, c'est aussi dû au fait que j'ai grandi en suivant les matches du Canadien de Montréal, le club de coeur de mon grand-père, Québécois d'origine. Si nous nous parlions en français? Pas beaucoup.

RTSsport.ch:Vous lui avez fait un pied de nez en démarrant votre carrière en NHL avec Toronto, le plus grand rival des Habs.

ROBBIE EARL: Oui (sourire). Et plus tard, j'ai même inscrit un but à Montréal avec Minnesota. Des membres de ma famille étaient dans les gradins. C'était un grand moment.

Les deux premiers buts d'Earl en NHL

 "Ma sélection avec l'équipe des USA? Un grand honneur"

RTSsport.ch:Si désormais, la NHL est un lointain souvenir, vous avez été retenu avec les USA pour la Deutschland Cup (10-12.11).

ROBBIE EARL: C'est un grand honneur d'être de retour dans l'équipe nationale, dans laquelle j'ai grandi au sein du programme junior. Les JO de PyeongChang sont encore loin, mais ce serait un rêve d'y prendre part. J'ai d'abord besoin d'avoir du succès avec Bienne, mais j'ai l'intention de tirer profit de cette opportunité.

RTSsport.ch: Bienne n'a pas bien joué récemment en ce moment. Pourquoi?

ROBBIE EARL: C'est surtout un manque d'attention à certains détails, en phase défensive surtout. Sinon, il n'y a pas de gros problème. On a encore du temps pour retrouver notre jeu. Nous ne sommes même pas à mi-saison. En tant que l'un des leaders du groupe, je prends la parole dans le vestiaire quand je l'estime nécessaire. Mais nous sommes tous des professionnels, et nous savons déjà quelles erreurs nous commettons. Il n'y a pas besoin d'insister dessus.

RTSsport.ch:Comme étranger, vous êtes plus souvent sous le feu des critiques que les autres joueurs. Dur à vivre?

ROBBIE EARL: C'est ma 6e saison en Suisse, donc je m'y suis fait. De toute façon, il faut toujours avoir de grandes attentes envers soi-même. La clef, c'est de trouver le bon équilibre afin de rester à son meilleur niveau. Mais en même temps, nous sommes aussi des humains. Ce n'est donc pas toujours facile d'être au top.

RTSsport.ch: Vos deux garçons, qui ont respectivement 3 ans et 3 mois,vous aident à relativiser quand cela ne tourne pas rond.

ROBBIE EARL: Oui. Ils sont comme une thérapie pour moi. Ils se moquent de mes statistiques (sourire).

Propos recueillis à Bienne par Michaël Taillard

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"Joe Pavelski est un ami"

Plat/boisson préférés: raclette, fondue, sushis; vin, thé froid.

Lieu de vacances favori: Hawaï, Annecy.

Film favori: Les évadés.

Musique préférée
: pop, country, hip-hop.

Hobbies
: lecture, suivre la politique.

Meilleur souvenir
: mon 1er but en NHL, avec Minnesota contre Carolina (réd: le 15.11.2009), et mon titre en NCAA en 2006 avec l'Université du Wisconsin.

Pire souvenir
: défaite en finale de l'AHL avec Houston contre Binghamton en 2011.

Meilleure qualité
: attentif aux détails.

Pire défaut
: je rate parfois des rendez-vous dans mon agenda.

Des coéquipiers marquants
: Joe Pavelski (réd: côtoyé en NCAA, actuellement à San Jose en NHL). C'est un ami, nous sommes toujours en contact. J'ai aussi eu la chance de jouer à deux reprises avec Pierre-Marc Bouchard (réd: à Minnesota et à Zoug), j'aimais son style de jeu. Je mentionnerais aussi Mats Sundin, avec qui j'ai évolué à Toronto.

Si vous n'étiez pas hockeyeur
: je travaillerais dans le domaine de la santé, comme chiropracteur ou osthéopathe.

Robbie Earl en bref

Nom: Earl
Prénom: Robbie

Né le: 2 juin 1985 à Chicago (Etats-Unis)
Taille/poids: 183cm/88 kg

Poste: centre ou ailier gauche
Tir de la: gauche

Carrière professionnelle: Toronto Marlies/AHL (2006-2009), Toronto Maple Leafs/NHL (2008), Houston Aeros/AHL (2009-2011), Minnesota Wild (2009-2011), EC Salzbourg/EBEL (2011-2012), Rapperswil Lakers (2012-2013), EV Zoug (2013-2015), Färjestad BK/SWE (2015-2016), HC Bienne (2016-?).

Palmarès: champion universitaire (NCAA) avec l'Université du Wisconsin en 2006, vainqueur de la Coupe Spengler avec Davos en 2011, vainqueur de l'European Trophy en 2012 avec Salzbourg.

Statistiques en NHL (playoff inclus): 47 matches, 6 buts + 1 assist = 7 points
Statistiques en National League (playoff/playout inclus): 253 matches, 100 buts + 128 assists = 228 points

NL, 20e journée (04.11)

Ambri -Bienne SA 19h45
Berne -Zoug SA 19h45
Fribourg-Davos SA 19h45
Kloten -Zurich SA 19h45
Langnau -Lugano SA 19h45

National League, classement (03.11)

1.Berne 18/43
2.Lugano 18/38
3.Zurich 18/32
4.Davos 19/32
5.Fribourg 19/32
6.Zoug 18/28
7.Bienne 19/25
8.Genève 19/23
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9.Ambri 19/22
10.Langnau 19/22
11.Lausanne 18/21
12.Kloten 18/15