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"Chaque joueuse profite de l'autre"

L'équipe de Suisse a accompli de nombreux progrès depuis quelques années et elle ne compte pas s'arrêter là. [Ennio Leanza]
L'équipe de Suisse a accompli de nombreux progrès depuis quelques années et elle ne compte pas s'arrêter là. - [Ennio Leanza]
Six petits jours séparent désormais l'équipe de Suisse du premier match de son histoire à la Coupe du monde. Les protégées de Martina Voss-Tecklenburg défieront lundi le Japon, champion du monde en titre, à Vancouver (mardi 04h00, heure suisse).

Cette qualification historique est loin d'être un hasard. Elle est le fruit des progrès accomplis par les Suissesses depuis l'arrivée de Martina Voss-Tecklenburg en 2012.

Au cours de ces derniers mois, RTSsport.ch a rencontré Martina Voss-Tecklenburg, Lara Dickenmann et la capitaine Caroline Abbé, 3 figures clés de l'équipe nationale. L'occasion d'évoquer notamment l'évolution du foot féminin en Suisse. Avant de commencer la Coupe du monde, (re-)découvrez quelques extraits de ces entretiens.

MARTINA VOSS-TECKLENBURG ET...   

la nouvelle mentalité qu'elle a apporté à l'équipe de Suisse: Quand je suis arrivée en Suisse, j’ai vu qu’il y avait une équipe talentueuse, mais j’avais le sentiment que les joueuses n'avaient pas vraiment cet esprit de vainqueur. Bien sûr, elles voulaient gagner, mais elles ne faisaient pas tout pour y arriver. J’avais aussi l'impression qu’elles n’avaient pas totalement confiance en leurs capacités.

Je leur ai expliqué ma philosophie en leur disant: "j’aimerais que tu essayes. Si tu essayes et ça ne marche pas, ce n’est pas grave. Mais si tu n’essayes pas, si tu joues prudemment, alors tu n’es pas la bonne joueuse pour moi." Cela leur a donné confiance.

l'équilibre de l'équipe:Nous avons un bon mélange entre les jeunes et les plus expérimentées, entre celles qui jouent à l'étranger et celles qui jouent en Suisse. Toutes s’acceptent et se respectent. Nous avons vraiment un super esprit d’équipe. Les joueuses qui évoluent en Suisse n’ont pas l’impression qu’elles sont moins importantes. Chacune profite de l'autre.

la différence entre les femmes et les hommes: Pour l’entraînement en tant que tel, il n’y a pas tellement de différences, mais au niveau mental, oui. Les femmes sont notamment plus critiques envers elles-mêmes, se posent plus de questions.

Martina Voss-Tecklenburg a confié le brassard de capitaine à Caroline Abbé. [Salvatore Di Nolfi]
Martina Voss-Tecklenburg a confié le brassard de capitaine à Caroline Abbé. [Salvatore Di Nolfi]

LARA DICKENMANN ET...

l'évolution de l'équipe de Suisse:Nous avons beaucoup progressé. Au niveau de la formation, on a un bon centre à Bienne pour les jeunes joueuses. Aujourd’hui, beaucoup de joueuses suisses évoluent également à l’étranger (réd: 15 sur 23). Cela a changé la mentalité.

Quand on joue en Suisse, on ne peut pas forcément se comparer aux meilleures joueuses d'Europe ou du monde tous les jours. Là, on a des filles à Francfort, à Wolfsburg, à Rosengard (Suède)...Tous les jours, elles peuvent voir qu’elles sont autant fortes que les meilleures du monde. Cela aide à progresser mentalement, mais aussi physiquement.

le niveau du championnat suisse: Pour améliorer le championnat national, il faudrait déjà essayer de retenir les meilleures joueuses suisses. Mais comme on a des meilleures conditions à l’étranger, cela n’aide pas.

J’ai parlé une fois avec le président du FC Bâle. Il n’était pas contre l'idée d'investir dans une équipe féminine, mais il n’avait pas ce petit plus, l'envie de se dire «allez, l’année prochaine, j’investis dans une équipe féminine ». C’est vrai que financièrement, c'est plus un investissement qu’un business rentable. Mais pour l’image d’un club, je pense que c’est bien d’avoir une équipe féminine.

CAROLINE ABBE ET....

son rôle de capitaine: Je suis plus une leader sur le terrain qu’en dehors. Avec cette position d’arrière centrale, c’est plus facile car je peux voir tout le jeu. Je peux mieux diriger mes coéquipières. En dehors du terrain, on est 4 joueuses à faire le lien entre Martina Voss-Tecklenburg et l’équipe.

l'exemple des hockeyeuses suisses: Aller aux JO, cela serait le rêve absolu, mais il faudrait qu'on se classe parmi les 3 meilleures nations européennes. Ce qu'ont fait les hockeyeuses nous inspire. Personne ou presque ne pensait qu'elles allaient y arriver et elles l’ont fait. On a aussi évidemment envie d’être la surprise du Mondial.

sa vie en tant que joueuse du Bayern Munich: Tout le monde connaît le Bayern Munich des hommes, nous peut-être pas . On ne m’a pas encore fait le coup de me reconnaître dans la rue (rires) ! Quand on va au centre d'entraînement des hommes, le personnel et les dirigeants savent qui on est. On va manger là-bas tous les midis. Par contre, on ne côtoie pas spécialement les joueurs, on les voit juste s’entraîner.

Sinon, j'ai une vie normale, je peux marcher tranquillement dans la rue. Sur ce point, je ne suis pas jalouse des garçons qui ne peuvent pas sortir sans être harcelés. C’est un des bons côtés du foot féminin.

>> A lire aussi : les Suissesses ont pris leurs marques à Vancouver

Jennifer Blanchard -@jenni_blanchard

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Mondial 2015, groupe C

Cameroun - Equateur 09.06 01h00
Japon - Suisse 09.06 04h00
Su
isse - Equateur 13.06 01h00
Japon - Cameroun 13.06 04h00
Equateur - Japon 16.06 23h00
Suisse - Cameroun 16.06 23h00

La sélection suisse

Das #WM #Aufgebot der letzten 23 #Spielerinen ist fix!! Hier das #FNTA #Kader der #SUI #Frauen @FIFAWWC in #Kanada! pic.twitter.com/qZMQj13jBI

— nationalteams_SFVASF (@SFV_ASF) 22 Mai 2015




Gardiens: Stenia Michel (USV Jena/All), Jennifer Oehrli (Young Boys), Gaëlle Thalmann (Duisburg/All).

Défense: Caroline Abbé (Bayern Munich), Sandra Betschart (Sunnana(Su), Rahel Kiwic (Duisburg/All), Selina Kuster (Zurich), Noelle Maritz (Wolfsburg/All), Nicole Remund (Zurich), Rachel Rinast (Cologne/All), Daniela Schwarz (Valerenga/No).

Milieu de terrain: Vanessa Bernauer (Wolfsburg/All), Vanessa Bürki (Bayern Munich), Fabienne Humm (Zurich), Florjana Ismaili (Young Boys), Martina Moser (Hoffenheim), Lia Wälti (Turbine Postdam/All), Cinzia Zehnder (Zurich).

Attaque: Eseosa Aigbogun (Bâle), Ramona Bachmann (Rosengard/Su), Ana-Maria Crnogorcevic (Francfort/All), Barla Deplazes (Zurich), Lara Dickenmann (Olympique Lyonnais/Fr).