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Une semaine de rêve pour l'athlétisme

Les spectateurs ont répondu présents, remplissant chaque jour du matin au soir les 80'000 places du stade olympique. [Nic Bothma]
Les spectateurs ont répondu présents, remplissant chaque jour du matin au soir les 80'000 places du stade olympique. - [Nic Bothma]
L'athlétisme a peut-être vécu la plus belle semaine de son histoire lors de ces Jeux olympiques de Londres. Un stade plein comme un oeuf, des stars au rendez-vous, quatre records du monde, un public connaisseur, ces dix journées de compétition resteront dans les mémoires.

"Je n'avais peut-être jamais ressenti une telle ambiance", a relevé le patron des Jeux Sebastian Coe, qui avait pourtant connu l'heure de gloire de l'athlétisme, en tant qu'athlète, dans les années 80. Les titres, la classe et la joie contagieuse d'un Usain Bolt y sont pour beaucoup, mais pas seulement. "Il ne faut pas confondre le succès, le profil et la popularité de Bolt avec la popularité de l'athlétisme, mais ce sport est aujourd'hui est meilleure forme qu'il ne l'était depuis longtemps, très longtemps", estime Coe.

Guichets fermés

Malgré des prix d'entrée exorbitants, pouvant aller jusqu'à 1050 francs (tarif officiel) pour une soirée, toutes les sessions d'athlétisme se sont déroulées à guichets fermés, une première aux JO. Le public a célébré maints exploits individuels nouveau triplé de Bolt sur le sprint, trois titres dont deux en relais pour la sprinteuse américaine Allyson Felix, doublé 5000 et 10'000 du Britannique Mo Farah mais aussi collectifs. Ainsi

Diego Azubel [KEYSTONE - DIEGO AZUBEL]
Kirani James, symbole de la montée en puissance des Caraïbes dans l'athlétisme. [KEYSTONE - DIEGO AZUBEL]

les Etats-Unis, avec 29 médailles dont 9 en or, et les athlètes des Caraïbes ont fait un tabac, créant une vague d'enthousiasme parmi le public anglo-saxon mais aussi au-delà.

La globalisation de l'athlétisme, déjà très avancée, s'est encore renforcée. Une des vedettes de la semaine aura été le nouveau champion du 400 m Kirani James, de la Grenade, petite île caribéenne de 90'000 habitants. Bien plus que le hasard, c'est le résultat d'une tradition qui essaime dans toute la région. Phénomène inconcevable il y a quelques années encore, les Caraïbes produisent désormais des lanceurs, comme Keshorn Walcott (TRI), champion olympique du javelot.

Sans l'Espagne ni l'Italie

Le centre régional d'entraînement implanté par la Fédération internationale (IAAF) à Porto Rico a un impact évident. Trente-trois pays ont gagné des médailles (ou au moins une), dont onze européens. Le Vieux-Continent doit s'accrocher face à la montée en puissance des Amériques et de l'Afrique de l'Est. La Russie (8 titres) et, dans une moindre mesure, les autres pays d'Europe de l'Est tiennent leur rang mais pour le reste, il n'y a guère que l'Allemagne (8 médailles) et la Grande-Bretagne (6) pour sortir du lot.

Des pays comme l'Espagne (0 médaille) et l'Italie (1 de bronze) sont inexistants sur la carte de l'athlétisme. Pour beaucoup, au-delà des exploits de Bolt, les temps forts resteront le record du monde (sans lièvre, une gageure) de David Rudisha sur 800 m (1'40''91) et la belle foulée, fluide et ample, de Mo Farah. Mais c'est aussi l'athlétisme dans toute sa diversité que le public est venu fêter. Londres, assurément, est déjà prêt pour organiser les Championnats du monde en 2017.

si/lper

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