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La course en mode économique

Selon Richard Chassot, le budget lié à la sécurité ne cesse d'augmenter. [Salvatore Di Nolfi]
Selon Richard Chassot, le budget lié à la sécurité ne cesse d'augmenter. - [Salvatore Di Nolfi]
Le Tour de Romandie accueille cette année encore, la crème de la crème. Mais entre le budget alloué à l’organisation du Tour, les primes des vainqueurs ou encore la venue des 18 équipes, le coût financier d’une telle épreuve n’est pas négligeable. Tour d’horizon des dépenses en compagnie de Richard Chassot, patron de la Boucle romande.

Le budget

Depuis la création du Tour en 1947, le budget n’a cessé de croître. Aujourd’hui, il se monte à 6 millions de francs, somme qui comprend la production TV (1 million). Les villes étapes participent à hauteur de quelques centaines de milliers de francs. «Passer en 2005 sur le World Tour a changé la donne. Au départ, le Tour devait coûter 1/5e de ce qu’il coûte aujourd’hui et cela ne va faire qu’augmenter.» En cause notamment, la venue des formations et la sécurité qui engendrent de plus en plus de dépenses pour les organisateurs.

Les équipes

«La venue des équipes a un coût qui ne cesse de croître. Globalement, elles nous coûtent facilement entre 500'000 francs et 700'000 francs. En 2017-2018, on pourrait même arriver au million. Mais ce n’est que spéculation, rien n’est encore validé. Les équipes du World Tour sont toutes payées la même chose et reçoivent une prime de départ en plus des frais annexes. Quant aux formations invitées, nous leur payons les frais d’hébergement, la nourriture, les transports et les prix à l’arrivée."

Les prix

«Le vainqueur du Tour touche 18'000 francs. Celui d’une étape, 6000 francs. Mais il faut savoir que les coureurs, aujourd’hui, ne gagnent plus leur vie grâce aux prix mais grâce au fait qu’ils peuvent faire de la pub durant les courses. Ce n’est pas comme dans le golf où il y a des prize money. Celui qui gagne le Tour de Romandie, va peut-être multiplier son salaire par cinq s’il n’est pas très connu. S’il bénéficie d’une certaine notoriété, il va renforcer son revenu. Le deal pour un coureur, c’est d’aller gagner des courses pour avoir un meilleur salaire. Ce ne sont pas les prix qu’il reçoit qui vont faire la différence mais sa réputation. Sur le World Tour, il y a une course qui paie vraiment bien, c’est le Tour de France. Le vainqueur repart avec un chèque de 500'000 francs. Somme qui est partagée avec l’ensemble de l’équipe, c’est-à-dire les coureurs et le personnel. Chez nous, seuls les 30 premiers sont rémunérés. C’est un dur métier (rires)».

La sécurité

Chaque année, la sécurité entraîne des dépenses de plus en plus importantes. "Actuellement, nous déboursons près de 500'000 francs pour sécuriser le Tour. Trois personnes de chez nous sont à plein temps pour ce travail-là", conclut Richard Chassot.

Par Floriane Galaud - @FlorianeGalaud

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